Esclavage: Une réalité en Mauritanie ?
Neuf militants de l’organisation antiesclavagiste mauritanienne IRA ont été inculpés hier mardi 9 août pour appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement interdit et rébellion. Cette inculpation fait suite à un sit-in organisé la semaine dernière devant la brigade des mineurs pour dénoncer la libération d ’une femme soupçonnée de pratiques esclavagistes.
Les militants de cette organisation se sont couchés devant les portes pour empêcher la sortie de l’inculpée. La police les a alors délogés par la force, usant de matraques et de gaz lacrymogènes et blessant légèrement onze personnes. Neuf autres arrêtées ont donc été inculpées hier mardi 9 août.
Les neuf militants antiesclavagistes ont été conduits à la prison de Dar Naim immédiatement après leur inculpation. L’un d’eux est également accusé d’agression sur un officier de police. Le président de l’Organisation Birame Ould Abeid conteste les chefs d’inculpation et affirme que si son organisation n’a toujours pas de statut officiel, c’est que cette demande de reconnaissance déposée en juin 2010 est bloquée au ministère de l’Intérieur. « Le président Ould Abdel Aziz a dit vendredi dernier que l’esclavage n’existe pas en Mauritanie, notre association est donc gênante », conclut-il.
L’organisation antiesclavagiste a porté plainte pour pratiques esclavagistes contre une femme chez qui habitait une fillette que l’organisation a auditionnée il y a une semaine. Arrêtée par la brigade des mineurs, la suspecte aurait nié jusqu’à l’existence de la fillette qui, elle, demeure à présent introuvable.
Gabriel Kambou
B24
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