Point de presse du gouvernement: Pondération budgétaire, crises sociales à l’horizon ?

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Le traditionnel point de presse du gouvernement a eu lieu ce jeudi à la télévision nationale. Principal point d’échanges entre les trois membres du gouvernement (les Ministres de la Communication, des Enseignements Secondaires et Supérieurs, et de l’Education Nationale) et les hommes de presse, les récentes manifestations des élèves sur l’étendue du territoire, relativement à l’exclusion de « 5 élèves enceintes » du lycée Sainte Collette. D’autres points importants ont été passés en revue, notamment la suppression décidée hier en conseil des ministres des festivités de vœux de début de 2012. Retour sur les points saillants.

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Le ministre Albert Ouédraogo des Enseignements secondaire et supérieur a été le plus interpellé par les journalistes lors de ce point de presse. Il était face à une série de questions relatives aux manifestations des élèves suite à « l’exclusion de 05 élèves de sainte Collette pour cause de grossesse » et d’autres sujets relatifs à son département.

Tous les établissements secondaires resteront ouverts

Pour le Pr Albert Ouédraogo, les établissements doivent impérativement rester ouverts. Le ministre trouve que les manifestants cherchent un alibi pour expliquer leurs actes d’autant plus que les jeunes filles qui avaient été exclues de leur établissement ont réintégré depuis belle lurette leurs classes respectives. Quant aux fondateurs d’établissements qui avaient décidé de la fermeture des classes, le Pr leur conseille une reprise pure et simple des cours.

Au MESS, nous sommes proactifs

L’actuel patron du ministère des enseignements secondaire et supérieur a fait comprendre aux hommes de médias que son département a, depuis le début de la crise en début d’année, discuté avec tous les syndicats actifs dans son département. Bien souvent, le ministère n’attend pas qu’il y’ait crise avant d’interpeller les syndicats pour échanger autour des problèmes qui peuvent subsister. Pour insister sur le sujet, il martèlera : « Nous interpellons les syndicats avant les situations de crise (…), nous sommes proactifs». Mais le professeur Ouédraogo n’en reste pas là. Il pense que « les contradictions font partie de la vie et permettent de régler les crises et qu’il est tout à fait normal qu’il y’ait des crises au niveau scolaire et universitaire, parce que tout simplement, le domaine de l’enseignement est l’espace symptomatique des disfonctionnements sociaux (…)». Le langage du ministre ne laisse souvent pas place à la gueule de bois. C’est certainement pour cela qu’il y va franco : « tout burkinabé, étudiant, élève, parent d’élève, fondateur d’établissement » devrait avant toute chose savoir « qu’est-ce qu’il fait pour son pays !», et, « la consolidation de la paix sociale doit passer par chacun de nos concitoyens ».

A quand une rentrée académique le 1er Octobre ?

Interrogateur sur les accumulations inconvenantes d’années académiques dans le système universitaire, un confrère soucieux a voulu savoir « quand aurions-nous une année complète, une année académique qui démarre en Octobre ?». La réponse du ministre est assez inattendue : « j’avoue que si j’avais une réponse à cette question, je serai l’homme le plus heureux ». Réponse énigmatique qui peut laisser plus d’un sceptique, mais Monsieur le Ministre n’est pas fataliste : « Etre ministre des enseignements secondaire et supérieur ne signifie pas être ministre du public uniquement. On est ministre aussi du privé, et, à ce niveau, il y’a des universités libres qui ouvrent leurs portes le 1er Octobre ; les UIT ainsi que certaines UFR (IBAM,…) font aussi leur rentrée à la même date. »

Avis donc aux élèves et étudiants : les cours continuent jusqu’à nouvel ordre.

Une austérité budgétaire

Comme l’on pouvait s’y attendre, les questions relatives à la «suppression des présentations des vœux de nouvel an » ont atterri sur la table du Ministre de la Communication-porte-parole du gouvernement, Monsieur Alain Edouard Traoré. Ce dernier n’est pas allé par quatre coutures pour dire aux journalistes que « le pays a traversé une période difficile et qu’en plus, l’Etat a eu des problèmes de trésorerie, qui lui exigent des sacrifices.». Le ministre Traoré n’a pas manqué l’occasion de réaffirmer que «nous sommes confrontés à une situation alimentaire difficile et que l’argent qui servait à ces festivités de nouvel an dans les sevices administratifs peut servir à quelque chose de mieux (il fait allusion aux denrées alimentaires qui pourraient être servies aux populations en besoin, crise alimentaire oblige.)». Et, notre gouvernement ne peut pas dire exactement combien de nos francs vont être injectés dans cette dépense de salut humain, car, aux dires de Monsieur Traoré, « il est juste demandé aux responsables administratifs qui ont des budgets-gadgets (calendriers, agendas, …) et budgets-festivités, de les allouer à l’achat de vivres afin de juguler la crise alimentaire qui se profile à l’horizon ». Selon lui, tout contrevenant à cette directive sera contraint à se justifier auprès du Gouvernement. Tous les services administratifs (ministères, directions, autres services publics) et territoriaux (communes,…) sont concernés par cette mesure.

Manifestations au BF. Ph archives

Pas question d’acheter un seul poulet pour une quelconque cérémonie donc !

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