Rood Woko, marché central de Ouagadougou : où va nous mener le raag’ ya yaaré ?
Après la réfection du marché central suite à l’incendie qui a tout emporté sur son passage en 2003, les autorités communales de la capitale ont pris des mesures draconiennes afin que de pareils cas n’attristent plus des familles burkinabè. Mais aujourd’hui force est de constater que le naturel que l’on tente de chasser revient au grand galop.
L’on se rappelle encore les pleurs et les cris de détresse poussés par un grand nombre de commerçants quand les flammes emportaient les fruits de leurs longues années de labeur au cœur du marché central. L’on se rappelle aussi les efforts entrepris par les autorités communales pour réfectionner les parties emportées par le feu. Aujourd’hui, à Rood Woko, les commerçants ont repris les devants. Les étalages s’animent à longueur de journée. Les acheteurs se font héler par des commerçants qui sont prêts à leur livrer tous les produits qu’ils détiennent.
Aux premières heures de la réouverture, les barrières de sécurité mises en place par la police pour réguler les passages autour du marché ont été arrachées par la furie des commerçants. Une course poursuite entre marchands et policiers commis à la sécurité, avait obligée les derniers à s’éclipser pour laisser la place aux maîtres des lieux. Pourtant, ce dispositif a été mis en place pour fluidifier le passage et faire respecter les normes de sécurité. De nos jours, les passages commencent à s’obstruer. Les étalages des vendeurs à la sauvette se forment à vu d’œil. Malgré les consignes interdisant l’usage de feu au cœur du marché, des commerçants, adeptes de la cigarette jettent leurs mégots à tout bout de champ. La circulation autour du marché est sens dessus dessous. Pourtant, avant l’incendie, tout citoyen n’ignorant pas le code de la route, savait que la circulation autour de ce haut lieu de commerce, reconnu même hors du pays, était à sens unique et giratoire. Il était donc interdit de rouler à contre-courant. Aujourd’hui, cet état de fait s’est dégradé à tel point qu’il devient risqué de se frayer un chemin autour du marché central. Les automobilistes roulent en trombe, ignorant les fameuses règles qui protègent le piéton. Les camions y pénètrent sans tenir compte de leur gabarit. Même si raag’ ya yaaré, tous doivent songer aux conséquences imprévisibles. En tout état de cause, espérons que les bouches d’incendies seront respectées afin d’éviter la propagation rapide d’un éventuel incendie qui risque de tout emporter comme celui de 2003, parce que les secours ne pourront pas maîtriser le cœur des flammes.
Raag’ ya yaaré : le marché c’est la pagaille (traduction littérale)
Rialé
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