CAN 2012: « C’est un Burkina désabusé qui repartira à la maison, trop vite », Patrick Mboma
Après les résultats de la première journée, l’approche psychologique de l’évènement ne pouvait être similaire. Toutefois, la confrontation entre les Eléphants et leurs voisins burkinabè me laissait présager d’un duel plus équilibré que le résultat final (2-0) ne laisse transparaître.
Si peu de déchets techniques ont été constatés de part et d’autre, le constat après match est qu’il reste une vraie classe d’écart entre ces deux nations. Malgré les espoirs suscités par les performances en club de leurs leaders que sont Pitroipa, Koné, Traoré ou Kaboré, il est clair que les Étalons burkinabè ont pêché par un manque d’expérience, d’autant que l’on constate que côté ivoirien, le seul « Maestro » Zokora affiche à lui seul autant de sélections que ces quatre -trop jeunes- Étalons.
Avec beaucoup de « si », les hommes de Paulo Duarte auraient démontré que cette formation était à même de devenir un bel outsider du tournoi. À plusieurs reprises, Dagano n’a pas été des plus heureux avec son jeu de tête. Le duo défensif axial Tall-Koné n’aura globalement commis qu’une faute, de communication de surcroît, qui obligeait le défenseur lyonnais à lober Daouda Diakité sorti à la rencontre d’un ballon pourtant anodin (81ème). La détermination des Burkinabè permettait une bonne préparation dans le jeu mais les actions étaient souvent mal terminées. Si l’arbitre avait délivré un penalty contestable sur Pitroipa dès la 7ème minute, on aurait alors pu imaginer une autre issue à cette rencontre.
La stabilité du technicien portugais (« élève de Mourinho » comme il aime à le rappeler) présent depuis 4 ans sur le banc du Burkina, ou le fait d’avoir perturbé à Ouagadougou les coéquipiers du très performant Gosso pendant la phase éliminatoitre, voire la détermination d’un Alain Traoré, qui aura tenté de nombreuses frappes tout au long de la rencontre, n’ont pas été des ingrédients suffisants ce soir pour perturber ces Ivoiriens. Car en face, se dressait tout de même une formation guidée par le meilleur joueur africain du moment, Yaya Touré, toujours à l’aise techniquement ou le portier Barry qui n’a eu que peu de travail à réaliser pour maintenir, une fois de plus, sa cage inviolée, ce qui ne l’a pas empêché de se montrer irréprochable, notamment dans les airs.
Le pressing collectif ivoirien était de bonne facture. Drogba, qui n’a certes plus l’étoffe qui fit de lui l’un des tous meilleurs attaquants au monde, a eu le grand mérite d’utiliser ses atouts que sont la puissance ou son intelligence, astucieusement utilisée sur un centre décisif qui amenait le but de Kalou (16ème). Des atouts qui devraient se montrer déterminants pour espérer, pourquoi pas, rejoindre Libreville dans 15 jours… Les points noirs de la sélection ivoirienne auront été la blessure de Salomon Kalou et l’inefficacité encore avérée de Gervinho devant le but.
Loin de mes prédictions, c’est donc un Burkina désabusé qui repartira à la maison, trop vite. En effet, il manquait ces petits ingrédients qui font les grandes équipes: la maîtrise, la confiance ou la sérénité, toutes entrevues chez les hommes de François Zahoui. Parmi les favoris de cette CAN, la Côte d’Ivoire, qui pourra gérer son troisième match, a déjà marqué son territoire…
Patrick Mboma
Source : Cameroon-FootBuzz.Com
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