L’Afrique fait-elle montre de ses difficultés à s’unir?
Au 18e sommet de l’Union Africaine, la succession de Jean PING à la présidence de la commission a fait grand bruit. A l’arrivée de cette course, impossible de trouver ce successeur, malgré quatre tours de scrutin.
En effet, en face du sortant Jean PING que les pays de l’Afrique de l’Ouest soutenaient, l’Afrique du Sud et ses voisins s’étaient mobilisés autour de la candidate Dlamini-Zuma. Mais, malgré l’avance qu’il avait sur elle, Jean Ping n’a pas pu obtenir le tiers des voix qui l’aurait reconduit. La commission de l’UA que présidera en attendant son vice-président, attendra jusqu’au prochain sommet en juin, pour avoir un président.
Nous avons suivi avec passion cette bataille, dès le début de la campagne sud-africaine. La candidature Dlamini-Zuma avait déjà à ce moment, suscité des critiques, venant d’une grande puissance. L’idée de comparer la situation dans laquelle l’UA pourrait se retrouver si cette candidate l’emportait à l’élection d’un américain comme secrétaire général des Nations Unis me parait tout aussi pertinente que celle selon laquelle l’Afrique du Sud aurait une avance sur d’autres puissances du continent, en l’occurrence sur le Nigéria, mais qui ne servirait pas mieux les intérêts du continent. A l’heure actuelle, les puissances africaines peinent à trouver de la légitimité et les leaders à gagner la confiance des Africains.
Cependant, il nous parait qu’il y a plus urgent qui rend finalement inutile de telles batailles. C’est la valeur même de ce poste. Qu’est ce qui a été fait pour renforcer le pouvoir et les initiatives de la commission? Une nécessité sans laquelle l’UA restera ce « club de chefs d’État ». Qui ne se souvient pas du départ de la tête de la commission en 2008 de l’ancien président malien Alpha Omar Konaré, déçu de n’avoir pas réussi, en raison de l’hostilité des chefs d’État, des chantiers ambitieux sur la voie de la démocratie et des « États-Unis d’Afrique »? On a pu même qualifier la présidence après lui de « présidence dévaluée ».
Traditionnelles querelles des postes
Mais en attendant, le duel sans issue que se sont livrés les différents camps aux côtés de leurs candidats à ce 18ème sommet est peut-être préjudiciable à l’image du continent. S’il faut encourager la démocratie interne aux organisations d’intégration africaines, il est tout autant important de ne pas se verser dans des attitudes jusqu’au-boutistes et dans les traditionnelles querelles de postes. En effet, ce n’est pas seulement au sein de l’UA que les États africains affichent leurs difficultés à trouver des compromis pour une distribution des postes de responsabilité. La CEDEAO et l’UEMOA, plus proches de nous, ont connu leurs épisodes de duel de succession. Finalement, ces querelles risquent de créer plus de divisions au sein de nos organisations intergouvernementales, au détriment de l’intégration et de mettre à mal l’union qu’elles poursuivent.
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