Manifestations du 31 Janvier à Dakar : l’heure du bilan.
La situation s’est encore dégradée. C’est le moins de que l’on puisse dire car la journée du mardi 31 janvier a encore fait couler du sang à Dakar. C’était à l’occasion de la manifestation organisée par le M23 et autorisée par les autorités.
Le bilan est de deux morts et plusieurs blessés. En effet la mort d’une jeune fille et d’un étudiant ont été enregistrées. Les circonstances exactes de la mort ne sont pas encore clairement établies. Mais d’ores et déjà la version la plus répandue concernant la jeune fille est qu’elle aurait été écrasée par un véhicule de la police.
La journée avait pourtant commencée dans un calme relatif ; dès les premières heures du jour, on constatait à divers endroits de la ville et principalement aux alentours de la place de l’Obélisque (où la manifestation a eu lieu) un dispositif policier impressionnant mais aucun incident n’était à déplorer.
Dans l’après midi, les manifestants ont commencé à envahir la place pour y tenir leur meeting d’appel au retrait de Me Abdoulaye Wade. Vers 16H des jeunes présents au rassemblement se sont dirigés vers des éléments des forces de l’ordre (positionnées à environ 300m de la place) avec qui ils voulaient en découdre.Ces derniers sont restés calmes et les jeunes ont été rappelés à l’ordre par certains de leur camarades car faut-il le rappeler, cette manifestation était à caractère pacifique. Le calme a continué de régner jusqu’à la fin du meeting (la fin des discours et autres slogans de leaders plus exactement).
A cet instant la situation évolua à la vitesse grand V : c’est l’escalade et l’affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ces dernières ont alors chargé les manifestants à l’effet de les disperser au moyen de gaz lacrymogène. L’affrontement dura quelques heures et le bilan s’est alourdi. Plusieurs personnes ont été blessées et deux personnes y ont trouvé la mort.
Parmi les blessés, certaines auraient selon les manifestants et certains leaders de l’opposition, reçu des balles notamment une proche collaboratrice de Moustapha Niasse (Candidat de la coalition Benno Siggil Sénégal) qui aurait reçu une balle à la jambe.
A l’heure actuelle, les différents camps à savoir les autorités et les opposants se rejettent la faute.
Le commissaire central de Dakar soutient dans une déclaration que ses hommes ont fait preuve de professionnalisme jusqu’au bout et affirme sans détour qu’aucun véhicule de police n’a percuté personne. En outre il se veut plus clair sur cette accusation portée sur les forces de l’ordre qui selon les manifestants auraient tiré à balles réelles « ’Encore une fois, nous n’avons pas tiré de balle à l’endroit des manifestants. Pourquoi nous le ferions du reste ? » A-t-il dit.
Les opposants en plus de soutenir que les forces de l’ordre ont fait usage de balles réelles, accusent le pouvoir d’avoir fait infiltré leur manifestation à l’effet de la faire dégénérer.
Les partisans de la coalition FAL 2012 (coalition dont Wade est le candidat) accusent les leaders de l’opposition de ne pas avoir encadré la manifestation et d’avoir laissé leurs partisans s’adonner à des actes de violence et de vandalisme.
Notons en résumé de cette journée qu’elle a porté le nombre totale de victime depuis le début de la contestation à cinq morts dont un policier et à plusieurs dizaines le nombre total de blessés.
Elle en outre cristallisée la situation car du côté de l’opposition on entend aller jusqu’au bout alors que du côté du pouvoir aucun signe ne montre une volonté de se plier à la volonté des manifestants.
Qu’adviendra-t-il de la paix sociale au Sénégal dans de telles circonstances ? Les prochains jours s’avèrent dès lors cruciaux pour les deux camps qui se font face dans ce bras de fer.
Youssouf Bâ
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