Burkinabé d’Arabie Saoudite:Rapatrié pour avoir bu de la bière
A la faveur de la sortie de production organisée par le Réseau d’initiative de journalistes (RIJ) en collaboration avec le DED, nous avons rencontré cinq jeunes Burkinabè expulsés d’Arabie Saoudite pour des motifs divers et qui se sont retrouvés à Gorom-Gorom, leur ville natale, dans la province de l’Oudalan.
Partagés entre la joie de vivre une liberté ‘’totale’’ dans leur pays d’origine et la soif effrénée d’une aventure, les jeunes Burkinabè expulsés qui de la Mecque, qui de Djeddah en Arabie Saoudite, dénoncent ce qu’ils appellent une expulsion arbitraire, un traitement inéquitable dont ils ont fait l’objet dans ce pays arabe.
Ayouba, Aboubacar, Amouna, Assan et Nasser déambulent dans la ville de Gorom dans l’attente d’un jour meilleur ou d’une opportunité pour regagner le pays où ils ont été déclarés persona non gratta. La plupart d’entre eux l’ont été parce que sans papiers et de ce fait doivent subir les foudres de la loi du pays d’accueil comme cela se passe partout ailleurs, particulièrement en Europe.
Certains ont été renvoyés au pays d’origine parce qu’ayant eu une altercation avec des Arabes. Ils sont convertis immédiatement en sans papiers pour tout de suite suivre les pas des sans papiers initiaux.
Aboubacar, lui, a été expulsé pour avoir bu une boisson alcoolisée (la bière). Cette boisson, ce sont les Arabes qui en vendent, mais ce sont les consommateurs qui en sont victimes, a dénoncé Aboubacar. Pris en flagrant délit, ces papiers lui ont été retirés et la procédure d’expulsion a été automatiquement mise en branle.
«Moi je me suis installé ici (Gorom-Gorom, ndlr) pour faire mon commerce tranquillement. Je suis électronicien, ici il y a la liberté», dit-il. Il garde néanmoins des relations avec son ex-patron en Arabie Saoudite avec lequel la collaboration n’a jamais souffert d’un moindre problème.
Ayant la nationalité arabe parce que né là-bas comme son frère Aboubacar, Ayouba lui jure ne pas avoir aucune envie d’y retourner au regard de la liberté dont il jouit ici au Burkina Faso. «Moi je veux un travail. Là-bas c’est grave, quand tu n’es arabe, tu es guetté. Ici je circule sans être inquiété ni être interpellé».
«Je suis né là-bas et j’ai grandi là-bas ; mais eux ils nous prennent comme des étrangers. Ils s’en foutent de nous. Je suis Saoudien mais eux, ils sont des Arabes, on n’est pas même chose», précise Ayouba, avec amertume.
L’ambition d’y repartir demeure forte chez certains
Nasser, photographe a eu une bagarre avec un Arabe qu’il a blessé pour avoir détruit son appareil photo. En effet Nasser l’aurait photographié sans son consentement. C’est le motif de son rapatriement vers le Burkina Faso via le Maroc. Malgré cela, Nasser nourrit l’espoir et l’ambition de retrouver un jour l’Arabie Saoudite.
Amouna, gardien en Arabie Saoudite et sans papiers, du fait d’avoir été rapatrié pour illégalité de séjour, est malade. Attaché à l’idée d’y retourner, il n’a pas l’espoir d’un lendemain meilleur au Burkina Faso. Il tient à repartir, mais avec quels moyens ?
Les cinq rapatriés ont formé un groupe bien que n’ayant pas été expulsés au même moment ni pour les mêmes motifs. Ils vivent les mêmes réalités au Faso ; ils ont eu un destin semblable qu’ils admettent difficilement et son bien connus des habitants.
Confrontés à de sérieuses difficultés d’insertion dans la vie sociale à Gorom, ces jeunes qui pour la plupart ne comprennent que la langue arabe déambulent toujours en groupe. Chaque soir, ces cinq se retrouvent dans un maquis question de noyer ce douloureux passé.
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Comme quoi on n’est mieux que chez soi.Mais comment voulez vous que la jeunesse reste au Faso, quand elle semble n’y avoir aucune lueur d’avenir parce le pays m?me n’ en ayant pas. Le plus ?c?urant dans l’histoire de ses compatriotes, c’est le cas de ceux qui sont n? l? bas. comment les autorit? peuvent-il les expulser du pays alors qu’ils sont saoudiens. C’est ? la limite du racisme. C’est peut ?tre une fa?on de dire: »on ne veut pas de saoudiens noirs ».