Alassane Ouattara-François Hollande : L’idylle de la realpolitik
Finalement, les pro-Gbagbo auront dansé à s’enfler les pieds pour rien ! Alassane Ouattara a été reçu par François Hollande comme un ami qui a perdu de vue son vieux pote, le temps d’une élection. Le président l’a lui-même dit sur RFI : « J’étais à l’époque candidat et je lui avais confirmé que, quel que soit le vote des Français, nous aurions à cœur de poursuivre les relations entre la France et la Côte d’Ivoire ». Si cette confidence avait été révélée plus tôt, certains auraient épargné leur gosier d’inutiles écorchures qu’ont provoquées des cris de joie au soir d’un certain 6 mai 2012 !
Ainsi donc, François Hollande partagera avec Alassane Ouattara, la chambre intime laissée chaude par Nicolas Sarkozy. Celui qui symbolisait la honte du natif de Dimbokro et sa mise au ban des indésirables de l’Hexagone, n’a pas répété la même froideur manifestée à son prédécesseur au matin de son investiture au perron de l’Elysée.
Au contraire, les deux hommes se souriaient ce matin du 26 juillet 2012 comme larrons en foire, échangeant moult amabilités après avoir eu un entretien dont la longueur ne laisse plus de doute sur l’intérêt que se portent les deux présidents et à leurs pays respectifs : une heure et quart.
Loin donc de desservir Alassane Ouattara, le départ de l’Elysée de Nicolas Sarkozy n’a, pour le moins, eu aucun impact sur les rapports de ce dernier avec l’Hexagone. L’idylle continue son bonhomme de chemin, à grands coups d’allègements de dettes (3 milliards d’euros, pour cette visite) et de promesses de soutiens multiformes.
Relations d’homme à pays
Mais François Hollande a tout de même tenu à préciser qu’il n’a pas quitté sa veste de « changeur », puisqu’il indique que l’annulation de cette dette n’est pas un acte posé dans un esprit de « générosité » mais de « solidarité pour le développement de la Côte d’Ivoire ». La France ne veut plus de ce « type de relation », du genre un papa qui encourage son fils avec des bonbons. Même si la nuance entre « généreux » et « solidaire » n’est pas très visible, au moins François Hollande sauve les apparences tout en sauvant l’essentiel.
Car l’essentiel est que ce qui a amené la France à aider la Côte d’Ivoire à sortir de sa crise soit sauvé. Ce que semble oublier les pro-Gbagbo, c’est que dans le cas d’ADO, on ne parle pas de relations d’homme à homme, mais plutôt de rapports d’homme à pays. Les intérêts de la France sont plus importants et ils survivent à l’échec de la réélection d’un homme.
Ne serait-ce pas aller contre ces intérêts si François Hollande estampillait « indésirable » sur le front d’Alassane Ouattara ? Car, du même coup, il renierait et désapprouverait le soutien que la France a apporté à Alassane Ouattara dans ses « moments difficiles ». La France dirait également adieu aux alléchantes richesses de la côte de l’ivoire.
Realpolitik oblige, François Hollande consentira à décaper quelques aspérités gênantes de son « changement » pour donner de temps en temps quelques coups de fil à l’ADO pour demander : « Tout est normal à Abidjan et en Afrique ? » L’agonie de la Françafrique sera longue.
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