Hôpitaux du Faso : Ces mouroirs qui disent leur nom

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« Lui » est arrivé aux urgences depuis plusieurs mois. Sans parents pour payer ses soins, voilà ce qu’il est devenu (Ph : Burkina24)

« Ça  fait maintenant plusieurs mois qu’il est ici. C’est suite à un accident qui a eu lieu sur la Nationale N°1. Il faisait partie du groupe de blessés transportés dans cet hôpital. Après plusieurs jours, lui et deux autres blessés n’ont pas vu l’arrivée de leurs proches parents. Restés au sein de l’hôpital sans soin, ils seront transportés et mis au seuil de la porte. Quelque temps après, l’un d’entre eux est décédé. On ne sait plus où l’autre se trouve. Il n’y a que lui qui est resté. Depuis lors, il se traîne là, sur les pavés. Quelquefois des passants lui tendent une hypothétique obole.»  

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C’est ainsi que la vendeuse d’eau en sachets nous parle de lui, ce monsieur dont nous ne connaissons ni la provenance, ni l’appellation. Lui est couché à même les pavés. N’oblitérant aucune partie de son corps laissé à la merci des mouches et des moustiques qui grouillent sur ses différents membres et ses orifices naturels. Lui semble venu des pays que  nous présentent certaines chaînes internationales de télévisions. Ces pays où la faim et la guerre mettent de nombreuses populations sur les routes de la débrouillardise. Dans la perception du commun des Bobolais et du Burkinabè, ces genres de choses sont loin de nous et ne peuvent pas exister dans nos villes. Nous les invitons à faire un tour à l’hôpital Souro Sanou, ils verront lui, et ils seront servis de façon abrupte.

Les côtes mis en exergue par de longs moments passés sans obtenir la moindre pitance, lui n’ouvre quasiment pas les yeux pour observer les passants. Vu de loin et couché à même le pavé, lui semble l’un des gros sachets noirs dont regorgent les rues de nos villes. Il semble se mouvoir au gré du vent qui fait bouger les feuilles des arbres.  A certains moments, des véhicules passent à quelques mètres de lui et évitent de l’écraser de justesse.

Pour notre premier contact avec ce lieu, nous sommes émus au point de vouloir aller, d’un bond, porter secours à ce malade qui nous semblait à quelques heures de passer de vie à trépas. Mais les habitués des lieux passent comme si l’effet de surprise leur était passé depuis belles lurettes.

Où sont passées ces fondations et personnes tant philanthropiques ?

Renseignements pris, au sein  de l’hôpital, il existe une structure qui est chargée de s’occuper de ces genres de cas. Que se passe-t-il donc au sein de ce lieu censé préserver les vies ? Pourquoi lui est laissé à la merci des intempéries ? Pourquoi on ne s’occupe pas de lui ? Que de pourquoi ! Que les premiers responsables de nos hôpitaux regardent de près ce qui se passe dans leurs officines. Sinon, ils ne pourront rien contre ceux qui pensent et qui disent que nos hôpitaux sont des mouroirs.

Cette situation nous présente aussi l’agonie de la solidarité au sein de nos populations. Ce n’est pas lors des cérémonies télévisées et à coup de publicités intéressées qu’il faut démontrer sa philanthropie. Lui est un cas d’école.  Peut-être qu’il existe encore d’autres cas. Peut-être que d’autres personnes sont en train d’agoniser dans les différents hôpitaux de notre pays. Nous en appelons à tous ces nouveaux et anciens riches qui pullulent dans nos rues de faire parler leur cœur en ce mois de jeûne, qui est aussi celui de la solidarité.

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bktso1

Rialé est artiste-comédien et résidant a Ouagadougou.

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18 commentaires

  1. « telles des brebis la politique nous ?gorge, elle nous nargue »

  2. l'aider ? le faire hospitaliser d'office me serait semble-t-il la meilleure des solutions en urgence non!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  3. Dieu a d?j? entendu et a d?j? not? votre bonne volont? de venir en aide ? un souffrant sur terre.

    Dieu b?nira votre personne, ce que vous faites et tout ce qui vous entoure.

    Que Dieu vous donne la force utile pour suivre votre ?uvre.

  4. Ne s’?tonne que le citoyen qui croit toujours vivre dans un ?tat , un ?tat republicain. Rien que douleurs et amertume ? s’imaginer burkinab? sous le pouvoir de la 4?me republique .

  5. poah poah poah…Apres un anniversaire ou fete de mon pays, je decouvre cet article sur Burkina Vingt-quatre . C est honteux de voir ceci dans mon pays. Mais la question est que pouvons nous faire? Ceux qui sont devant nous manipulent alors!

  6. encors moi les gars ouvrer bien les yeux car le pays roule a deux vitesse l’une pour les bailleurs c’est ? dire ceux qui viennent tard pour sauver le Peule,et l’autre pour ecrase le Peuple pour leur survie exemple nos dirigeants qui ne manque de quoi pour inventer des taxes ou detourner les fonds destin?s au developpement humain qui en r?alit? ils se devoloppent avec. »Heureux les pauvres car le royaume de Dieu est ? vous » disait K Marx

  7. Les gars compren?s une chose chez nous ici s’il sagissait d’un membre groupe au pouvoir sa serai vite fait a l’ext?rieur du pays comme s’il n’existait pas des hopitaux adapt?s ? leur soin ou que chez nous les m?decins sont incompetants, et pour leurs soins c’est l’argent du peuple. A l’inverse pour le peuple comme on vient de nous montrer en image un exemple s’il faut intervenir ces cas on doit attendre les bailleur de fonds ou des institutions destin?s au peuple Ah! PEUPLE DU FASO QUI SOMMES NOUS?

  8. Et dire que chaque ann?e est organis? tout un mois de la solidarit? nationale; c'est tout simplement r?voltant;

  9. C’est le Burkina ?mergent de Blaise Compaor?. Que fait l’action sociale?

  10. Quid de l’h?pital Blaise Compaor??
    C’est triste!

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