Mercure de la semaine : les leçons à tirer de ces élections
Pas besoin d’un thermomètre pour savoir que cette semaine a fait monter le mercure à une température électorale. Le Burkina a enfin pu tenir ses tant redoutées élections couplées législatives et municipales au fumet biométrique. En attendant les résultats définitifs du Conseil constitutionnel, on peut déjà passer au bilan et tirer des enseignements de ce premier exercice.
Pas trop mal, la CENI !
Pour un premier coup, même si ce n’était pas un coup de maître, la CENI ne s’en est pas trop mal tirée. Elle a réussi à recueillir sur le fichier le plus grand nombre d’inscrits jamais égalé en un seul recensement. Me Barthélémy Kéré et son staff ont réussi à limiter les dégâts et les velléités de fraudes et ont été l’une des rares équipes de la CENI à bénéficier d’une relative confiance des acteurs politiques. Pour les nuits sans sommeils et les jours d’angoisses, nous pouvons leur dire : « Nii touma »(1) ! Malheureusement, tout n’est pas rose.
Formez, prenez de la peine !
Il y a la nécessité de former suffisamment tous les acteurs intervenants dans le cycle de la CENI. Ce cafouillage observé le jour du vote où des électeurs étaient complètement déboussolés parce que ne retrouvant plus leurs bureaux de vote ou ces membres d’un bureau de vote qui obligent des électeurs à tremper deux doigts dans l’encre indélébile prouvent que l’information n’était pas suffisante partout.
Vigilance de l’Etat et des forces de sécurité
Autre limite, qui n’est pas totalement à mettre au passif de la CENI, c’est certainement ces actes inadmissibles posés à Ouagadougou où des individus se sont amusés à ramasser des urnes et d’autres, des bulletins de vote à Fada ou à Banfora où des personnes se permettent de détruire le matériel électoral. La sécurité a irréfutablement failli à ce niveau et ce sont des choses qui ne doivent plus arriver à l’avenir.
Ces rumeurs plutôt tenaces et troublantes
Tout scrutin n’est transparent et crédible que si personne ne trouve à y redire. Ce n’est malheureusement pas le cas de cette élection hybride. La conviction de l’UPC qu’il y a eu des fraudes au Kadiogo est troublante.
En attendant que le Conseil constitutionnel situe clairement sur ce qu’il en est officiellement, ces rumeurs que des présidents de bureau de vote refusent des PV aux délégués des partis, qu’on arrête des décomptes de voix à 22h pour les reprendre le matin, que de l’encre rouge s’est trouvé sur des bulletins de vote où cet encre ne devrait être que noir ou violet jettent un sérieux discrédit sur le scrutin. Si cela s’avérait, ce serait une honte pour un pays qui se veut être celui des « Hommes intègres ».
500 000 bulletins nuls, c’est trop !
Pour terminer, un coup d’œil sur ce monstrueux chiffre de plus de 500 000 bulletins nuls au scrutin législatif et près de 300 000 pour la seule province du Kadiogo. Un chiffre qui traduit d’une part, le besoin de sensibilisation et de formation électorale des Burkinabè et d’autre part, le désintérêt toujours tenace de certains « Hommes intègres » pour la politique ou pour les politiciens du pays.
Voici, de façon non exhaustive, les défis à relever avant 2015.
(1) Nii touma : Bon travail, en mooré
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
c'est incompr?hensible qu'il y'ait autant de flou dans cette ?lection? Si ce que l'UPC dit est vrai c'est mieux de reprendre les ?lections l? ou il y'a fraude.
c'est louche. comment se fait-il qu'il y ait plus de bulletin nuls ? Ouaga que dans les campagnes?