Lutte contre la corruption : LAT n’a pas oublié ses promesses
Promises par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao (LAT) le 13 septembre dernier, les assises nationales sur la corruption ont débuté ce mercredi matin à Ouagadougou, au Palais des Sports. Le Burkina s’y est réuni ce 19 décembre 2012 pour diagnostiquer cette gangrène qu’est la corruption.
Le Premier ministre n’a pas oublié ses promesses
Quand on dit corruption et qu’on voit Luc Adolphe Tiao, on ne peut que se rappeler des promesses du dernier à propos de la première. Le 13 septembre 2012, en effet, sur le perron de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), le Premier ministre promettait solennellement, entre autres, de traiter diligemment le cas des personnes épinglées par l’institution.
Devant les représentants (environ 650) de la quasi-totalité des composantes de la société burkinabè, ce mercredi matin, LAT a rassuré que « les engagements que j’ai pris à l’issue de ma visite à l’ASCE seront tenus ». Il explique ce retard sur le temps par les « contraintes de l’actualité de ces deux derniers mois » et « à la complexité des dossiers ». Dans tous les cas, ces dossiers sont soumis à l’analyse d’un comité restreint placé sous son autorité.
Blaise Compaoré estime que la lutte contre la corruption est « indispensable »
Cela dit, il faut souligner que le peuple burkinabè est avide de salubrité dans la vie politique, économique et sociale. Henri Bruno Bessin, le patron de l’ASCE et chef d’orchestre de ces assises nationales dont le thème est « lutte contre la corruption au Burkina Faso : quelles actions fortes et concrètes pour les avancées décisives », l’a lui-même reconnu en déclarant que les attentes des populations à ce propos sont « très fortes ».
Les 4 piliers, selon LATLuc Adolphe Tiao a jeté dans la besace du débat, quatre pistes qui, selon lui, doivent être les piliers de la traque contre la corruption. Il propose en premier lieu de relire les textes règlementaires et législatifs sur le sujet afin de les adapter au contexte burkinabè et de les rendre plus contraignants.
Ensuite, les institutions de contrôle doivent à son avis être plus indépendantes et disposer de plus de capacités. La troisième arme est de s’appuyer sur « une justice compétente, efficace et indépendante ».
Le Premier ministre demande à ce propos au ministre de la Justice d’accélérer la création d’un pôle judiciaire spécialisé en matière de crimes économiques, composé de magistrats formés en conséquence. Enfin, la population elle-même doit mettre la main à la pâte en changeant de comportement. Pour LAT, ce changement doit concerner « notre conception de la réussite sociale et des pesanteurs socioculturelles ». Cela passe par l’éducation et la sensibilisation et c’est là que les médias et la société civile sont appelées à la rescousse.
Et le Président du Faso, Blaise Compaoré, lui-même en a conscience, puisque, cité par Luc Adolphe Tiao, il estime que « la lutte contre la corruption dans toutes les sphères de la vie politique, économique et sociale est indispensable à l’accroissement de l’efficacité des dépenses publiques et des performances dans notre système économique ».
Place maintenant au pragmatisme
Mais cette lutte doit aller au-delà des simples déclarations d’intention et le temps est peut-être à l’action. C’est le souhait de LAT lorsqu’il demande aux participants de « sortir des rhétoriques dogmatiques pour appréhender la problématique de la lutte contre la corruption de façon plus pragmatique ».
Ces assises, qui prendront fin le 21 décembre prochain avec un rapport de synthèse qui renforcera la politique nationale de lutte contre la corruption et son plan d’action, doivent en effet faire le diagnostic du fléau afin de formuler des recommandations et actions « fortes » pour y remédier.
Le rang du Burkina
Selon le dernier rapport de Transparency international, le Burkina Faso est classé 83e au plan mondial, alors qu’il était 100e en 2011. Il est classé 1er premier pays (le moins corrompu) dans l’espace UEMOA, 4e dans la CEDEAO et 1er en Afrique francophone.
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