Diplomatie : Pourquoi Obama ne visitera t-il pas le Burkina ?
Le président américain Barack Obama se rendra au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie, du 26 juin au 3 juillet 2013. Cette première grande tournée du dirigeant américain et de son épouse en Afrique, n’est pas sans susciter des interrogations. Par exemple, pourquoi ces célèbres visiteurs ne déposeraient-ils pas leurs sacoches au « Pays des Hommes intègres » ?
Le dénominateur commun entre les trois pays qui accueilleront le président Obama en mi-2013, c’est avant tout l’alternance politique. En effet, le Sénégal, bien qu’ayant traversé une zone de turbulence en 2012 sous Abdoulaye Wade, a pu vivre une transition apaisée avec l’élection de Macky Sall. Il est en outre important de noter que ce pays n’a jamais connu de coup d’État ou de régime d’exception.
Idem pour la Tanzanie où l’alternance fait partie de la culture politique. Julius Nyerere, à l’image de Léopold Sédar Senghor, a opté de se retirer de la politique en 1985, après tout de même 24 années de pouvoir. Depuis décembre 2005, Jakaya Kikwete est le président de la république, le quatrième depuis la naissance de la Tanzanie.
Le troisième pays, l’Afrique du Sud, a l’honneur d’accueillir le locataire de la Maison Blanche, grâce notamment à sa grande influence en Afrique, et sa démocratie « occidentale ». Nonobstant le fait que Zuma soit sous le feu des critiques, l’on remarque un fort ancrage des institutions. Lors de sa visite au Ghana, Obama n’a t-il pas déclaré que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais de fortes institutions ?
Le regard des USA sur le Burkina
Contrairement aux trois pays cités plus haut, le Burkina Faso n’obtient pas le même regard du pays de l’Oncle Sam. Pourtant, quatre de ses voisins sur six (Ghana, Côte-d’Ivoire, Niger et Bénin) avaient obtenu de pareils honneurs de la part des États-Unis. Comment cela s’explique t-il? La révision de l’article 37 de la Constitution est toujours à l’ordre du jour. Tandis que le Président du Faso entretient du suspens sur ce qu’il ferait, les États-Unis ont clairement affiché leur opposition aux révisions constitutionnelles visant à prolonger des baux présidentiels.
Ainsi, des câbles diplomatiques du 6 mars 2009, dont l’auteur est Jeannine Jackson (à l’époque ambassadrice des États-Unis au Burkina) avaient été rendus publics par Wikileaks. L’alinéa 5 de ce télégramme dévoile : « (…) Une des raisons pour lesquelles il(Le président Compaoré NDLR) favorise des liens étroits avec les États-Unis est une tentative de renforcer son image au niveau international et par conséquent de consolider sa position à l’échelle nationale. L’élection clef ne sera pas 2010 mais 2015. Compaoré, que la Constitution, dans l’état actuel, empêche de se représenter en 2015, devra décider s’il se voit à l’avenir en simple citoyen. Il peut choisir entre agir comme plusieurs autres dirigeants africains en modifiant – encore – la Constitution ou se retirer avec élégance pour devenir un médiateur entre chefs d’État africains ».
Certes, le Burkina Faso est respecté dans la sous-région et chez les grandes puissances, grâce aux médiations du Président Compaoré. Mais, Obama, qui incarne une nouvelle génération de jeunes politiques ambitieux, dont la devise était « Change, we can believe in », hésiterait de choisir comme destination un pays où la tendance des dirigeants est la conservation du pouvoir.
Dans un communiqué sur le futur voyage, la présidence des États Unis a affirmé que Barack Obama veut et « va renforcer les liens profonds et croissants avec les pays d’Afrique sub-saharienne, notamment en élargissant la croissance économique, l’investissement et le commerce, le renforcement des institutions démocratiques, et d’investir dans la prochaine génération de dirigeants africains ». Aussi, le discours de Barack Obama, vis-à-vis du continent, tourne toujours autour de cette célèbre phrase prononcée devant les parlementaires ghanéens à Accra en juillet 2009 : «l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains».
Cette phrase est aux antipodes de la conception de la diplomatie par la France. En effet, annoncée maintes fois pour morte, la françafrique a réapparu sous d’autres formes plus affirmatives. Et, les leaders africains reçus à l’Élysée ne répondent pas aux mêmes critères que ceux fréquentés par la Maison Blanche.
L’économie y serait pour quelque chose
L’autre critère qui retient l’attention des États-Unis, c’est l’économie. En mars dernier, Barack Obama recevait les dirigeants du Sénégal, de la Sierra Leone, du Cap-Vert et du Malawi à la Maison Blanche. Ces derniers ont été félicités pour la consolidation des acquis démocratiques dans leurs pays respectifs. « Ils sont l’exemple même des progrès observés en Afrique », avait déclaré le président américain.
Sous l’angle économique, ces « progrès » dont parle Obama sont essentiellement l’amélioration des conditions d’investissement et de l’environnement des affaires, malgré de rudes épreuves. Peut-on dire que le Burkina réalise lui-aussi de telles performances ? Difficile de répondre par l’affirmative, quand on sait qu’un article récent du Courrier Confidentiel révélait de graves malversations dans le secteur des mines, un secteur qui constitue désormais la première richesse du pays. Le domaine des affaires en général ne sent pas non plus une odeur de sainteté.
Que la Maison Blanche accueille également d’anciens respectables présidents
La visite du Président Obama est encourageant pour les leaders de ces pays « Heureux-élus ». Toutefois, il faudra que l’administration américaine songe parallèlement à rendre hommage aux anciens présidents africains qui sont sortis par la grande porte. Ces deniers peuvent jouer pleinement un rôle de « médiations entre chefs d’État africains », pour reprendre l’expression de Mme Jeannine Jackson. C’est également une façon, pour la première puissance du monde, de promouvoir les transitions pacifiques et l’alternance en Afrique, d’ouvrir une porte à ceux qui ne savent plus par où sortir.
Michel KONKOBO
Pour Burkina 24
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souvent je suis surpris des r?actions des dits int?llectuels, Oui je p?se bien mes mots.
Une analyse ou un commentaire c’est quoi enfin de compte?
ce n’est rien d’autre que le d?veloppement du point de vue d’un individu qui peut ?tre partag? ou non par les lecteurs qui ont la chance de lire le contenu dudit document.
Notons que ce n’est pas une v?rit? de CORAN ou d’EVANGILE…
Il y a combien de pays en Afrique?
Parmi ces pays que vous avez d?nombr?, Combien ont ils d?j? re?u la visite de Obama ou recevront la visite de Obama d’ici ? la fin de son mandat?
Si sa visite consiste ? venir comme au S?n?gal demander de reconna?tre le droit des homosexuels au nom du mariage pour tous je crois que nous pouvons nous passer de sa visite acr cela n’apportera rien je dis bien absolument rien ? notre D?mocratie.
Il est all? au Ghana et au s?nagal, quel est l’?tat de la D?mocratie et du d?veloppement aujourd’hui dans ces pays?
arr?tons de nous mentir ? nous m?mes.
Tres Belle analyse j pense que la reponse est simple c’est Simplemen L’absence De La Democratie ET Le Manque De Volont? Pour Democratiser .mai N’oublion Pas Kil St Ts Des Imperialistes …ecout? Ls Discours De Sankara Pr Plus D’eclaircissement.mer
sa fait piti
Et si le cdp se complait et se suffit dans cette democatie a la burkinabe qui nous coutera si le peuple ne reveille pas….
Je demande sincerma au bon dieu de s’occuper personnellema de notre cas: ns avons besoin dune alternance paisible
tant que le temps politique sera tendu, on sera tjs dans la visi?re, n?gativement, des vrais promoteurs du droit
mon pouvoir et c'est tout
Nothing to say. Le journaliste a tout dit et nous lui disons merci.
Tr?s bonne analyse Burkina24 ! Il faufrait ajouter ? tout cela le fait que le pays soit sans grand int?r?t economique pour les USA. Un pays qui daillleurs a 75% de son ?conomie g?r?e par la famille du president, il faut croire qu’il nya pas de place pour des investisseurs qui ne sont pas pr?ts ? faire dans la corruption et le copinage avec la famille du president. Alors la visite d’Obama au Bukina ca va ?tre apr?s Blaise
Ca fait quand meme honte qu’un hote de marque vous contourne parce que votre maison est sale. Burkinab?, ? quand le coup de balai qui nous d?livreras de toutes ordures assoiff?es du d?sir de nous nuire davantage; des saprophytes qui gangr?nent notre d?sir de d?veloppement; voyez; un s?nat budg?tivore ca sert ? quoi sinon, ? nous dire qu’il est temps d’ouvrir les yeux sinon nous allons vers la tombe
Tr?s belle analyse M. KONKOBO.
Greg a raison: au Burkina, il n’y a pas la d?mocratie; ou du moins la d?mocratie ? l’am?ricaine. Parce que la France trouve qu’il y a la d?mocratie (donc une d?mocratie ? la fran?aise). Les pouvoirs en place trouvent aussi qu’il y a la d?mocratie. Du coup, la d?mocratie devient relative, ?a devient un point de vue.
Mais comme Greg l’a dit,
Un pouvoir qui dure plus d’un quart de si?cle ce n’est plus de la d?mocratie!
Le Burkina Faso n’est pas un pays totalement democratique, voila pourquoi Obama ne souhaite pas le visiter. Un president qui dure plus de 25 ans au pouvoir, on peut plus parler de democratie dans ce pays.