Sénat : « Le débat n’est pas dans la rue », tonnent les partis de la Mouvance présidentielle

Dans la déclaration ci-dessous, les partis de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP) veulent apporter leur contribution au débat sur la création du sénat au Burkina. Ils parlent précisément des « leçons apprises » de l’adoption de la loi organique portant fonctionnement et organisation du Parlement burkinabè. 

Des  partis politiques et pas des moindres continuent de perturber le sommeil des vaillantes populations en évoquant l’inutilité du sénat et l’impopularité de son vote  par l’Assemblée nationale.

Ces détracteurs du sénat vont même  faire des comparaisons avec des sénats étrangers  entre autres européens et américains, ne manquant pas d’indexer au passage certains  sénats africains ayant été balayés par un renouvellement de régime.

La suppression du sénat au Sénégal n’est pas liée aux inondations

En effet, suite à l’élection du président Macky Sall au Sénégal, le sénat fut supprimé pour des raisons politiques non liées aux inondations comme le pensent certains.

Les détracteurs du sénat mettent en cause l’illégitimité du Conseil Consultatif pour les Réformes Politiques (CCRP) auquel ils devraient participer et ont préféré  le jeu de la chaise vide. Or cette chaise vide paye toujours en monnaie de singe celui qui refuse de s’en servir au moment où le dialogue l’appelle pour dire ce qu’il pense.

Retour sur les conclusions du CCRP

Partant de cela, nous relevons quelques points essentiels issus du CCRP.

 Il s’agit :

-des élections couplées législatives et municipales;

–  la durée de la campagne électorale est réduite  à deux (02) semaines au lieu de trois (03) semaines ;

– la suppléance des conseillers municipaux ;

– l’augmentation du nombre de sièges de quinze (15) provinces jadis à un (01) siège  pour appliquer la formule du plus fort reste;

-l’augmentation d’un(01) siège sur la liste nationale ;

– la biométrie ;

– la création du sénat.

Au total seize (16) sièges ont été ajoutés.

L’augmentation de sièges de cent onze (111) à cent vingt sept (127) traduit la volonté du pouvoir en place de permettre à l’opposition d’être mieux représentée à l’Assemblée nationale, car dans une province à un (01) siège le plus fort reste ne pouvait pas s’appliquer.

L’opposition profite des réformes

Au regard de ce qui précède, on peut faire le constat suivant :

 En 2007, le CDP et sa mouvance  comptaient quatre vingt trois (83) députés/cent onze(111) ; en 2012 cette même mouvance  a obtenu quatre vingt (80) sièges/ cent vingt sept (127).

De toute évidence, les seize (16) sièges  qui ont été ajoutés suite aux concertations du CCRP sont revenus à l’opposition qui s’en réjouit tout en oubliant que c’est aussi une recommandation du CCRP.

S’agissant du sénat, nous mettons en garde ceux qui croient que la  majorité est de leur côté  alors que la loi sur le sénat a été votée à l’Assemblée nationale par quatre vingt un (81) /cent vingt sept (127). N’est-ce pas là le rapport de force ?

« Le débat n’est pas dans la rue »

Pourquoi gesticulent-ils ? De quoi parlent –ils exactement, dans la mesure où le débat n’est pas dans la rue mais plutôt  à l’Assemblée nationale, creuset de la démocratie ?

La création du sénat, faut-il le rappeler, veut mettre  en pratique deux sortes de démocratie : l’une dite démocratie représentative voulue par les élections directes et l’autre participative voulue par le système d’élections indirectes et de désignation par cooptation (représentants des collectivités territoriales et  société civile, syndicats, patronat).

C’est une expérience qu’il faut vivre en ce sens que, outre sa composition diverse, elle met l’accent sur la valorisation de l’âge qui est à notre sens la capitalisation directe des expériences réussies des anciens que l’Afrique d’ailleurs a toujours vénérés.

Citons de passage le sage  Amadou  Ampaté BA qui  disait « quand un vieillard mourrait dans un village, c’est toute une bibliothèque qui brûle  » fin de citation.

Quelle est l’origine de la concertation ?

Nous rappelons qu’en 2010, le président du Faso  Son Excellence Blaise Compaoré a été élu et très bien élu ;  à ce titre il se doit d’exécuter son programme quinquennal qui prévoyait, entre autres, le renforcement de la démocratie. La classe politique burkinabé et la société civile ont été invitées et conviées à une rencontre d’échanges et de réflexion sur les mesures  à même  de consolider nos acquis et d’approfondir notre système jetant ainsi les bases d’un développement durable, car seules des lois crédibles pourront attirer les investisseurs dans notre pays.

Que cherche exactement notre opposition ?

Les élections couplées qui ont coûté plus de trente(30) milliards  ont été acceptées par tous sans murmure. Et pourtant l’Etat  a saigné à flots.

Donc ce n’est pas le coût à payer qui fait mal à l’opposition mais c’est plutôt sa position au niveau des collectivités territoriales où elle est en mauvaise posture.

C’est cela la règle du jeu démocratique. La légitimité appartient aux urnes, et l’illégalité à la rue dont veulent user les mauvais perdants.

 En tout cas, le CCRP a voulu donner la chance à tout le monde ; la main reste tendue aux filles et fils de ce pays pour le renforcement de notre jeune démocratie.

Ouagadougou le 5 juin 2013

Les présidents des partis politiques

CFD /B ;

ODT ;

RDB

Le président de permanence

Moise Sawadogo

      NDLR : Le titre et certains intertitres sont de la Rédaction.