« La transition démocratique est une aberration dans le contexte actuel du Burkina Faso », selon le CADRe

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Le Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques (CADRe) dénonce, dans cette déclaration, la proposition d’ouverture d’une transition démocratique après la fin du mandat du Président du Faso proposée par le groupe de médiation dans le cadre des négociations qu’il a engagées entre la majorité et l’opposition.

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Le Burkina Faso connaît depuis quelques mois des soubresauts politiques fortement marqués par des manifestations de rue ponctuées par de l’escalade verbale partisane qui menacent inexorablement la stabilité et la cohésion sociale. Cette situation découle de deux aspirations politiques contradictoires ou à la limite antagoniques.

D’un côté, le peuple mobilisé autour des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile pour réclamer l’alternance politique après plus d’un quart de siècle de règne sans partage de Blaise COMPAORE. De l’autre, la volonté manifeste des dirigeants du CDP et de la FEDAP-BC d’assurer un pouvoir à vie à leur mentor.

Dans les faits, le conflit se matérialise par des velléités réitérées de réviser l’article 37 de la Constitution pour permettre à Blaise COMPAORE de briguer un nouveau mandat en 2015, soit par la voie référendaire, soit par le vote d’un sénat acquis à la cause.

 Et pour marquer sa désapprobation, le peuple mobilisé autour des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile a mis en garde les amis de Blaise COMPAORE lors des marches inédites de juillet 2013 et de janvier 2014 organisées par l’opposition politique.

C’est dans ce contexte qu’un groupe de médiation s’est autosaisi de l’affaire pour concilier les positions divergentes du peuple et des amis de Blaise COMPAORE afin « de préserver la paix, la stabilité et la cohésion nationale ».

Après environ 1 semaine de sa mise en place et l’analyse des premiers résultats de ses travaux, que peut-on dire de la médiation et quelles suggestions peuvent permettre au peuple d’avancer dans sa lutte pour la défense de sa Constitution ?

Des remarques de forme pour commencer (…)

D’abord, dans le sens étymologique, la médiation suppose une crise ouverte, une belligérance. Or, la situation actuelle ne peut véritablement être qualifiée de crise.

En effet, si l’intention de modifier l’article 37 est claire, les actes tendant à le faire le sont moins. L’action de la médiation est donc fondée sur une crise imaginaire, fictive et non réelle dans l’attente du fait générateur (convocation du corps électoral pour le référendum…).

La réalité sociopolitique révèle plutôt que le peuple burkinabé a une aspiration profonde qui le met en rupture avec ses dirigeants qui n’ont d’autre choix  que de se plier à sa volonté.

Dès lors, la notion de parties au nom desquelles le groupe de  médiation agit est incongrue et inacceptable car aucun peuple au monde ne peut accepter de négocier avec ses représentants ou ses dirigeants.

Ensuite la qualité des médiateurs composés essentiellement d’anciens membres du Collège des sages créé en 1999 pour juguler la crise née de l’assassinat de Norbert ZONGO laisse apparaitre quelques appréhensions. En effet, aucun membre dudit collège n’a pu interpeller Blaise COMPAORE lorsqu’il foulait au pied les recommandations qu’ils avaient formulées à l’époque.

Mieux, la contestation actuelle repose sur une nouvelle tentative de remise en cause d’une recommandation desdits sages à savoir celle relative à la limitation des mandats présidentiels. Du reste, la démission d’un membre du groupe de médiation en dit long sur sa crédibilité et son indépendance.

Enfin, la configuration de la table de discussion pose problème. La présence de l’ADF/RDA en tant que partie prenante à part entière aux cotés de l’opposition et de la majorité présidentielle constitue un mauvais départ dans la mesure où la loi portant statut du CFOP clarifie désormais le jeu politique qui se mène entre majorité présidentielle et opposition réunie autour du CFOP.

(…) des observations de fond pour continuer (…)

Parmi les propositions issues du premier tour de table de la médiation figure en bonne place l’«Ouverture d’une transition démocratique  apaisée après l’échéance du mandat » en cours.

Dans le contexte politique actuel, l’idée de transition démocratique est une aberration et semble relever d’une analyse insuffisante inspirée par le désespoir. En effet, la transition démocratique, d’après lexique des termes politiques est « un processus politique qui permet un passage progressif d’un régime dictatorial à une démocratie ».

Des exemples sont légion dans le monde entier. Le Portugal après le régime totalitaire de Salazar à partir de 1974, l’Espagne après la dictature de Franco mort en 1975, le Chili après le régime de Pinochet à partir de 1987 et même le Burkina Faso avec la rectification à partir de 1987 ont connu des transitions démocratiques.

 Une telle proposition du groupe de médiation serait-elle révélatrice de l’absence d’une démocratie réelle  dans notre pays ? Ou exposerait-elle au grand jour le caractère dictatorial ou totalitaire du régime de Blaise COMPAORE habitué à user de vernies démocratiques pour  redorer son blason terni chaque fois que de besoin (organisation d’élections « libres et transparentes », déploiement de la biométrie,  ’organisation d’assises nationales sur les réformes politiques) ?

Autrement dit, si  le Burkina Faso est un Etat de droit démocratique où les règles du jeu démocratiques fonctionnent efficacement, l’alternance devra pouvoir s’opérer en 2015 sans une quelconque transition démocratique dénuée d’intérêt et de sens politique.

 Le groupe de médiation devra, savoir raison gardée, faire des propositions réalistes et réalisables et nous épargner des solutions placées aux antipodes des valeurs démocratiques car l’idée de transition démocratique avec ou sans Blaise COMPAORE est manifestement antidémocratique et anticonstitutionnelle dans le contexte actuelle.

(…) et quelques suggestions pour terminer

Le CADRe réaffirme que l’aspiration de nos concitoyens au changement est profonde. Que ce faisant, quiconque pense pouvoir mettre fin à cette  aspiration légitime et existentielle par la répression, le chantage  ou l’arnaque politique se trompe en faisant preuve d’une analyse politique belliqueuse.   La solution à la pseudo crise que traverse notre pays est simple.

Elle s’appelle : respecter la constitution dans sa clause limitative des mandats présidentiels, fruit d’un consensus minimal accepté par le peuple souverain du Faso. Il est inadmissible qu’une quelconque majorité remette en cause ce consensus républicain pour servir des intérêts personnels.

Blaise COMPAORE doit définitivement admettre qu’aucun compromis ne lui permettra de se maintenir aux affaires après 2015. Il devra se résoudre à partir à l’échéance du mandat en cours s’il ne veut pas endosser l’entière responsabilité des désastres que sa tentative de maintien au pouvoir va inéluctablement occasionner.

Convaincu donc que rien ne résistera à la volonté du peuple dans sa quête d’un changement pour des lendemains meilleurs, le CADRe suggère aux médiateurs d’inscrire résolument leur action dans le pur respect de la constitution.

C’est en cela qu’il dénonce les velléités d’ouverture d’une transition démocratique et réitère son soutien sans faille au peuple en lutte contre la révision de l’article 37 de la Constitution et contre la mise en place d’un sénat, fut-il aménagé, dans notre pays.

S’engager et agir pour la démocratie et le développement !

 Fait à Ouagadougou le 9 février 2014.

 Pour le Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques,

Le Secrétaire Exécutif Communal (Ouaga)

 Rasmané OUEDRAOGO 

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16 commentaires

  1. Aooh! Tout vient d’?tre dit, il n y a plus rien ? dire, attendons seulement de voir.

  2. Vue qu’on cours de droit s’impose je ne peux me permettre de ne pas vous recommander les conseils avis? du Pr Laurent BADO. Se faisant il faut aussi souligner que JBO et l’opposition veulent outrepasser l’avis du peuple et se morfondre dans un syst?me de deal politique o? eux seul seront gagnant.

  3. si deux parties tirant une m?me calebasse de cot? oppos?s ,alors il finira par cass? ?a c’est sur ! ce le cas actuel de notre pays .nul ne veut s’avou? vaincu et cela peut nous caus? du tord ? tous .il faut donc allez au r?f?rendum pour en finir avec cette histoire d’article

  4. si l’opposition pense qu’ils veulent ?tre au service du peuple et qu’ils estiment qu’ils ont le soutient du peuple ,alors je ne voit pas de raison de r?sister au r?f?rendum puis qu’ils estime avoir le soutient du peuple ! sauf s’ils ont d’autres ambitions pour notre patrie :le chaos

  5. nous ne devons pas remettre ? demain ce qu’on peut faire aujourd’hui .il faut dire que organiser une transition apais?e apr?s l’?ch?ance de 2015 serais une erreur car il faut battre le fer quand il est chaud .c’est maintenant ou jamais de tirer au clair cette situation .tout en sachant que la m?diation dirig?e par l’ancien pr?sident serais un fiasco vu la position des parties prenantes ,alors je prose encore une fois le r?f?rendum qui est la seule solution pouvant nous ?vitez le pire !

  6. Bravo! Il nous faut des hommes et des femmes comme vous pour faire r?fl?chir. Merci.

  7. En fait ce qu’il faut se mettre en t?te c »est qu’on n’est plus on stade o? il faut disserter sur textes, la constitution …etc. Tout le monde sait ce qui y est ?crit; mais c’est que les uns et les autres ne veulent pas appliquer les parties de la constitution qui n’arrange pas leur interet individuel. Donc on fait comment? Il ne s’agit plus de th?ories livresques ici. Et, puis il faut se rappeler toujours que les pays o? il y a eu des « gban-gban » (guerres, troubles, violences…etc)ce n’est pas parce qu’ils n’avaient de constitutions bien ?crites.

  8. pourquoi ne pas laisser le peuple s’exprimer autour de cette question de l’article 37 et du s?nat? Dans cette m?diation on voit que chacun veut d?fendre ces int?r?ts donc on ne voit pas o? cette m?diation peu aboutir.

  9. le pays n’est pas fait pour ?tre g?r? par des vieillards de votre trempe et qui d’ailleurs ne prennent en compte les jeunes. allez vous faire foutre avec des analyses et raisonnements v?tustes du 18e si?cle.De plus vous les dirigeants ne refl?tez pas le bonheur! vous n??tes pas ?panouis! CDP est mi????????!!!

  10. C’est le CADRe m?me qui est une aberration car incapable de lire et comprendre la situation socio-politique actuelle du BF. Il y a un adage qui dit que : »quand tu indique le soleil avec le doigt ? un idiot, au lieu qu’il regarde l’astre c’est plutot ton doigt qu’il regarde »

  11. je vous ai lu je vous rappelle que tout ce que l’homme pense en bien ou en mal lui arrive t?t ou tard.merci encore,q ceux qui apaise apaise,q ceu ki attise le feu continuent.chak1 va r?colter

  12. Le cadre est pro-MPP depuis la cr?ation du ce parti de fatigu? et de vieillards.Dans ce pays,nous savons qui est qui.Donc ne venez pas nous faire croire ? l’apparition en pleine journ?e de la lune.

  13. ah le vocable ,r?flexion,soufre de non sens,si je permet d analyser vos propos,je remarque de erreurs dues a votre position politique ,au faut je me r?jouir de vous lire en ces termes, » respecter la constitution dans sa clause limitative des mandats pr?sidentiels »,bien sans ?tre aigri mais je vous prie de ne pas omettre cette partie qui ,elle autorise la r?vision de cette clause alors en vous ?coutant il faut alors interdire a ceux avaient le droit d user de ce droit de le faire?alors ou serons nous ,dans un etat de droit?a vous de juger !!!!!

  14. on connait votre position en vous lisant alors ne nous inventez rien on sait ce qui vous anime,la haine les gars allez y voir ailleurs

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