Jeany : Entre le kiosque et la musique
Le kiosque où il vend du riz, du café et du sandwich de viande hachée sert à nourrir sa passion : la musique. Jean-Remy Bonkoungou a réussi, à force de serrer la ceinture pendant 10 ans, à sortir un album, « mam suûr yelle », qui n’attend plus qu’une promotion.
Dans ce kiosque, pareil aux nombreux autres kiosques de Ouagadougou, situé non loin du rond-point flambant neuf du quartier Wemtenga, on peut se faire servir le matin du café ou du thé accompagné d’un sandwich de viande hachée ou d’omelette.
Le maître à bord se nomme Jean-Remy Bonkoungou. Il a 35 ans. Il n’est pas encore marié. De 5h à 22h, il trône derrière son comptoir, aidé par son jeune frère, servant tous ceux qui demandent à être servis.
Son navire, nommé « Le Club des Stars », une boîte métallique percée de trois ouvertures, dont deux sont une fenêtre et la troisième, une porte, est équipé d’un réfrigérateur et d’un petit coin aménagé pour accueillir « la cuisine » (une gazinière).
Sur un pan de la boîte métallique, une étagère de fortune soutient une plaquette d’œufs et quelques boîtes, à côté d’une télévision qui distille les « morceaux » des « stars » musicales du moment. Une table, rangée au fond et soutenant le sac contenant les indispensables baguettes de pain, complète le tableau.
Pas grand-chose donc, mais assez suffisant pour faire cotiser à son propriétaire un peu d’argent pour enregistrer un album. Hé oui ! Car Jean-Remy Bonkoungou s’appelle aussi Jeany, un artiste musicien.
Sur le pan de face de son kiosque, est collé bien en évidence, le disque rond de son album, « Mam Suûr Yelle ». Une galette de 8 titres qu’il a enregistrée en trois ans, confie-t-il. Mais avant, il a dû cotiser les bénéfices de son kiosque pendant dix ans.
Cliquez pour écouter
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« C’est grâce au kiosque que j’ai pu enregistrer mon album au studio Kibaré », dit-il. Un album où il chante l’amour pour la patrie, à travers notamment le titre, « Teng-noogo ». « Tous ceux qui vont à l’aventure à l’extérieur finissent toujours pas revenir au pays », argumente-t-il.
Jeany en est lui-même une preuve, puisqu’il a séjourné pendant un an et demi en Côte d’Ivoire (de 1996 à 1998) où il a notamment appris la musique dans un orchestre, avant de revenir au bercail ouvrir son kiosque.
→ Voir le clip : Teng Noogo
Le fils de Naaba Guigampoulhé de Zorgho, dans le Ganzourgou, a réussi à réaliser un clip. Chaque matin, il ouvre son kiosque et le referme chaque soir, vendant café après café, sandwich sur sandwich, des plats de riz arrosé de sauce à la pâte d’arachide, espérant réunir assez d’argent pour lancer la promotion de son album. Et surtout, en espérant un soutien extérieur providentiel …
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24
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