A Monsieur Lompo Aldjouma Gildas : En politique, vos hommes neufs s’achètent sur les marchés d’illusions
Le débat sur le dirigeant idéal pour le Burkina en fin 2015 continue entre Mamata Tiendrebeogo et Gildas Lompo.
Dans mon précédent article, je m’étais posée la question de savoir ce qu’était un homme neuf en politique. Dans un style bien spécial et fortement intéressé, monsieur Gildas A. Lompo m’a apporté la réponse suivante : « l’homme neuf est un homme au passé propre, qui a une vision, qui est compétent et qui rassemble les burkinabè ».
Je me dois, avant tout propos, de dire merci à monsieur Lompo ainsi qu’aux nombreux internautes qui ont apporté leur contribution à ce débat inépuisable, d’autant plus inépuisable que je suis encore restée sur ma soif. J’ai donc encore quelques réflexions, essentiellement en réaction à quelques points soulevés par Mr Lompo.
Primo, sans vouloir verser dans une polémique de sémantique, l’homme neuf est celui qui n’a pas encore exercé de responsabilités publiques, dans le sens de mon précédent article. La définition que vous donnez, Mr Lompo, s’apparente à une référence de valeurs, un idéal, des vertus ciblées, des qualités recherchées.
Là se trouve le paradoxe de fond qui transparait de votre écrit car, nul ne peut à l’avance dire qu’un novice peut garantir de telles qualités. La chance et le risque se situent à la fois autour de 50%.
Je maintiens qu’être nouveau ou neuf n’est pas une panacée, ni pour réussir, ni pour mieux faire que les autres. On peut bien réussir comme on peut échouer. En Afrique, les exemples sont légions où de grands critiques contre les gouvernants ont lamentablement échoué quand ils devaient à leur tour passer à l’action.
Que Mr Lompo veuille bien me pardonner d’insister là-dessus (surtout ne « ricanez » pas, vous n’êtes pas une hyène), car notre continent a largement souffert de la démagogie de ses élites. Le « ôtes-toi que je m’y mett »e, la langue de bois, la phraséologie pseudo-intellectualiste et l’extrémisme ont souvent fait miroiter le changement à nos Peuples, sans rien apporter de bon.
Et ça suffit ! Faisons enfin dans le réalisme et l’objectivité dans le choix de nos dirigeants et de nos politiques et la démocratie fera le reste : celui qui a mal géré est remplacé au prochain mandat point barre !
Secundo, les hommes neufs n’ont pas le monopole de l’intégrité ou de la bonne vision ou de la compétence, encore qu’ils portent sur eux la marque de l’inexpérience de départ. Des hommes ayant déjà exercé pourraient tout aussi compétir sur le même terrain et pourquoi pas se faire mieux noter.
Pour les premiers, la note sur l’intégrité serait plus élevée, pour les autres la revanche sera sur la vision et la compétence, vu leur expérience. Bien entendu, ces derniers paieraient de leurs pêchés commis lors de leurs exercices antérieurs. Et à ce niveau, Mr Lompo de nous rappeler qu’il n’y a pas de changement sans risque, d’accord mais attention, à quel niveau se situe le risque ? Question incontournable en politique comme en économie !
La mesure du risque passe nécessairement par l’examen minutieux des qualités intrinsèques du candidat, ancien ou nouveau. A ce propos, pensez-vous que les Tunisiens, en choisissant leur papy de 88 ans soient des insensés ? Vous parlez de vieillards au MPP, mais quel est ce pays qui vide ses hommes politique à moins de 60 ans (citez-moi un seul !)
Dans le cas burkinabè qui nous concerne, très sûr que je faisais l’apologie des leaders du MPP, vous vous êtes livré à une diatribe sans retenue et sans courtoisie contre eux.
Et nous revoilà dans tout ce qu’il faut éviter : la critique facile, le nihilisme abject, l’extrémisme, toute chose qui n’avancera pas le Faso. Les récriminations ordurières, la vulgarité et la délation n’ont jamais construit un pays. Celui qui est le plus apte à « taper » sur les autres est généralement pire qu’eux. Gonflé tel un crapaud, son manque de modestie ne peut que l’égarer.
Mr Lompo, qu’est-ce que cela vous coûte de reconnaitre aussi certains mérites de Roch, de Salif ou de Simon, ne serait- ce que pour avoir apporté une contribution significative au dénouement de la crise politique ? Et cela, à défaut de reconnaitre le mérite du travail abattu 18 années durant par le Maire Simon pour rendre la capitale burkinabè honorable, vous ne retenez que ses zones rouges (qui existent partout ailleurs et qui ne visaient qu’à protéger les institutions, pas sa propre maison) et vous reprenez à votre compte ces folles et insensées rumeurs de milliards fêtés dont on ne peut citer aucun témoin.
A défaut aussi de reconnaitre les mérites de Roch, homme d’ouverture et de rassemblement (vous ne lui retenez qu’une incompétence alors que le commun des Burkinabè est témoin de la qualité de sa gouvernance et à la tête du Parlement pendant 10 ans et à la tête du CDP 13 années durant).
Et que dire de Salif Diallo que vous et vos semblables ne cessez d’accuser de crime sans la moindre preuve, juste parce qu’il faut abattre une bête politique redoutable et redoutée ?
Au total voyez- vous, Mr Lompo, votre manière de plaquer l’homme neuf idéal recherché à la réalité risque de vous conduire tout droit au marché des illusions, en tout cas aucun homme politique burkinabè en vue ne peut d’emblée vous en donner l’assurance.
Ce manque d’objectivité de votre part devrait vous conduire à les déclasser tous. Par ailleurs, votre écrit qui est un véritable pamphlet pour nuire à dessein tire en arrière le débat politique. Chacun peut bien déverser tas d’ordures et d’insanités contre ses rivaux politiques que ce serait la meilleure manière de sombrer notre pays. Même si vous êtes du CDP ou de ses suppôts, acceptez un tant soit peu de tirer leçon de l’insurrection. Essayez de changer un peu !
Fraternellement et sans rancune,
Mamata Tiendrebeogo 72 95 98 33
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Mme Ramata T. Un Homme neuf c’est par exemple Macron. Vos mentors et autres qui apres 26 ans n’ont rien appurtenances aux burkinabe ne peuvent sieger au pantheon des Hommes neufs.
Think out of the box lady
No comment ! Ramata TIENBREBEOGO, merci