CNT : « Les 730 000 FCFA paraissent raisonnables », selon le MBDC
Pour le Mouvement burkinabè pour le développement et le civisme (MBDC), le montant actuel des émoluments des membres du CNT est « raisonnable ». Le mouvement s’explique dans cette déclaration.
Dans le débat qui agite actuellement l’actualité nationale, le point de vue de notre organisation va ramer à contre courant des tendances d’une partie de l’opinion. Il vise humblement à apporter un semblant d’équilibre aux récentes prises de position, sans toutefois avoir la prétention de siffler la fin de la polémique. Pour le Mouvement burkinabè pour le développement et le civisme (MBDC), le montant revu à la baisse des émoluments des députés du Conseil National de Transition (CNT) parait raisonnable pour plusieurs raisons. Il insiste également sur un certain nombre de principe qui doivent guider l’action du CNT et des nouvelles autorités.
De prime abord et pour nous accorder, notre organisation se réfère aux textes sortis des entrailles de la récente insurrection populaire. En effet, l’article 4 du règlement du Conseil Nationale de la Transition stipule que « les députées de la transition perçoivent des indemnités fixées par la loi ». Ce préalable étant ainsi posé, le MBDC estime donc que les prises en charge récemment publiées ont un fondement juridique indéniable. C’est peut-être la question du taux qui divise compte tenu du contexte sociopolitique et économique. Mais là-dessus, des efforts ont été faits.
L’un des principaux arguments qui militent en faveur de cet avis c’est surtout la charge du travail attendu des 90 membres du CNT. Ces « députés intérimaires » sont chargés en effet de toiletter les textes qui fonderont la gouvernance du Burkina Faso, autrement dit le socle sur lequel l’avenir du pays sera bâti. A ce titre, leur responsabilité est grande pour mettre le pays à l’abri des facteurs comme ceux ayant favorisé la chute de la 4e République. Des textes solides et des reformes pertinentes (pour éviter les hommes forts et favoriser l’ancrage institutionnel) seront élaborés par ces personnalités qui ne sont que l’émanation de toutes les couches de la société burkinabè. Du reste, le travail abattu en moins de 2 mois est encourageant.
Il nous revient que le budget de l’Etat gestion 2015 a été adopté en tenant compte des contingences de l’heure et en imaginant les scénarii les plus pertinents pour assurer que les salaires et les engagements de l’Etat sont scrupuleusement tenus. De nombreuses réformes politiques et institutionnelles (relecture de la constitution, du code électoral, etc.) sont encore attendues d’eux.
En principe, toutes les composantes de la population seront prises en compte dans le travail titanesque qui devrait sortir des différentes sessions de débats entre ces personnalités. C’est partant de ce fait que notre Mouvement salue, d’une part la vigilance de la société civile qui a su lever le lièvre et d’autre part, la hauteur de vue des députés qui sont restés en phase avec l’esprit de l’insurrection populaire et les attentes légitimes (austérité, transparence et humilité) du peuple, en consentant des réductions sur leurs émoluments.
Ils peuvent certes paraitre très élevés au regard du niveau de vie général de la population, mais il reste que ces montants sont sans commune mesure avec le train de vie effarant dans lequel stagnait les députés de la république déchue. Entre près de 3 millions et près de 800 mille, avouons que l’effort est à encourager. Même si les ex députés avaient des mandats émanant des électeurs dans toutes les contrées du pays, beaucoup avaient fini par s’assoupir dans une arrogance liée certainement à la grande aisance dans laquelle ils baignaient, depuis plus de 20 ans pour certains.
Le contexte n’étant plus le même, le CNT a le devoir de se montrer à la hauteur des attentes et faire taire toutes les critiques à son endroit notamment sur sa capacité réelle à réaliser les attentes du peuple burkinabé. Pour ce faire, en réduisant les émoluments, le CNT se repositionne dans la dynamique des sacrifices consentis premièrement par le peuple en abandonnant des nombreux avantages liés au statut des députés. Evitons alors de faire d’eux des députés au rabais, quand bien même leur désignation s’est faite dans un contexte de contestation.
Garder ce même montant pour les futurs députés
Le MBDC invite les membres du CNT a bien garder en mémoire les fortes attentes et aspirations que la population espère d’eux. La transition n’étant pas étalée de façon indéterminée dans le temps, il est peut-être temps de taire ce débat et donner l’occasion aux membres du CNT de travailler vite et bien afin de respecter le calendrier imposé par le peuple épris de justice, mais aussi par la communauté internationale qui attend que le Burkina Faso transforme l’essai en une expérience avérée.
Le Mouvement Burkinabè pour le Développement et le Civisme ne se vante pas de détenir la science infuse dans la situation actuelle. Mais cette déclaration envisage apporter un point de vue citoyen aux discussions pertinentes de l’heure.
Fort de cette conviction, et pour rester dans l’esprit du « plus rien ne sera comme avant », le MBDC suggère que ces émoluments revus, soient maintenus en l’état pour les députés de la transition.
Mais il important surtout de les garder ainsi pour les futurs parlementaires qui seraient élus à l’issue des prochaines consultations électorales. Ces derniers devront d’ailleurs faire montre d’une transparence dans ce volet en s’engageant à ne pas dépasser ce montant, en raison du vœu d’austérité exprimé par la population.
Il est nécessaire de baliser le terrain en adoptant des clauses fermes qui permettront de concrétiser ce souhait de changement à travers l’adoption de clauses non révisables qui puissent faire ne sorte que nos députés ne nous coûtent plus si chers.
En sommes, le MBDC invite tous les Burkinabè à tirer les leçons utiles des erreurs du passé. Au point où nous sommes arrivés, marchons d’un même pas comme des filles et fils d’une même nation.
Pour le MBDC
Fayçal TRAORE.
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