Feuille de route de la Transition : rigueur et transparence
Fidèles lecteurs de la chronique du gouvernement, après quelques temps d’interruption, votre rubrique paraissant tous les mercredis reprend du service. Cet espace offre l’opportunité aux départements ministériels et aux institutions, de diffuser des informations relatives à une activité, une politique publique ou un texte spécifique. Il permet de donner à l’opinion publique des informations officielles et des éclairages sur certaines questions d’intérêt nationale et internationale. A ce sujet, la première chronique du gouvernement sous le régime de la Transition, lève un coin de voile sur la feuille de route du gouvernement.
Les nouvelles autorités mises en place suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, ont résolument opté pour une nouvelle gouvernance. Dans tous les secteurs d’activités, des sillons sont en train d’être tracés et devraient permettre de poser les fondations d’une société plus juste, démocratique et prospère. Le message transmis donc par le peuple lors de l’insurrection des 30 et 31 Octobre 2014 a été « bien reçu » et tout est mis en œuvre pour conduire cette transition en tenant compte des aspirations réelles de tous les burkinabè.
La Transition, à travers la Charte, signée le 14 novembre 2014, dote le Burkina Faso d’une feuille de route qui définit clairement les axes de la nouvelle gouvernance que les autorités devront impulser pendant le mandat de douze mois qui leur a été confié.
Les bases et les fondements que pose cette Charte sont empreints de rigueur et de transparence pour le Burkina Faso. Le contrat social entre le peuple et ses dirigeants doit, à tout prix, être restauré pour impulser une nouvelle dynamique, gage de lendemains meilleurs.
Cette nouvelle dynamique a permis la formation d’un gouvernement de compétences nationale, la mise en place du Conseil National de transition (CNT), l’adoption de la loi sur la Commission de réconciliation et des réformes et la prise de mesures pour assurer le fonctionnement des autres organes de la Transition notamment l’ASCE ; le Conseil Constitutionnel ; la CENI, etc.
Les quatre grands axes du gouvernement
Le gouvernement s’est fixé une ligne directrice claire, lisible et pragmatique. Cela est matérialisé par quatre axes avec des objectifs à atteindre: le renforcement de la sécurité intérieure et de la défense nationale ; la réforme de la justice; la consolidation des acquis sociaux et l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques.
A l’issue du tout premier Conseil des Ministres tenu le 24 novembre 2014, le Premier Ministre, Yacouba Isaac ZIDA, confiait qu’en plus des élections présidentielles et législatives, « Nous allons faire des réformes de fond et de manière pragmatique, dans tous les secteurs clés du devenir de notre pays à tous: la défense, la justice. Un peu plus de trois mois après la mise en place du gouvernement ZIDA, la feuille de route, sous l’impulsion du Président du Faso, SEM. Michel KAFANDO, est en marche, avec des résultats tangibles. On peut noter, à cet effet, le travail fait avec l’ensemble des acteurs de la vie sociopolitique nationale, pour définir et valider l’agenda du processus électoral.
C’est ainsi que d’un commun accord, les dates du 11octobre 2015 et du 31 janvier 2016 ont été retenues pour les déroulements respectifs des élections couplées présidentielles/législatives et celles municipales. La politique de concertation, de communication, de démarche inclusive produit les résultats escomptés avec au final, un consensus qui s’est dégagé autour des dates retenues pour ce calendrier électoral politique. Et ce, en droite ligne avec les sacro saintes valeurs de la Charte qui mentionne explicitement « l’esprit de consensus et de discernement » dans la conduite des affaires de la transition.
En matière de justice, le gouvernement a pris un décret en conseil de Ministre autorisant à exhumer et expertiser les restes du Président Thomas SANKARA. Le gouvernement a également procédé à la réouverture du dossier Norbert ZONGO. Ces actions s’inscrivent dans une franche volonté du gouvernement de la Transition de faire la lumière sur les nombreux crimes de sang restés impunis, de façon générale et à poser les bases d’une société réconciliée, sereine, démocratique et juste.
Aucun Burkinabè ne doit plus jamais être tué pour ses ces idées, ses convictions politiques ou son combat pour plus de liberté et de démocratie. L’organisation des états généraux de la justice s’inscrit d’ailleurs dans cette dynamique et ils permettront de réconcilier la justice avec les justiciables avec le respect du principe « vérité, justice et réconciliation ».
Les récents évènements consécutifs à la saisie d’importantes quantités de boissons en cannettes périmées interpellent l’ensemble du corps social. Le professionnalisme des forces de défense et de sécurité ont permis de mettre en lumière cette forfaiture dont l’ampleur, jusque-là, reste à déterminer.
Les premiers actes posés par la justice permettent de rassurer les populations quant aux suites à donner à ce scandale qui met à nu les défaillances de notre système d’approvisionnement : les décideurs politiques, les services techniques de contrôle des importations, les populations à la base sont interpellées afin que ces mauvaises pratiques se conjuguent définitivement au passé.
Les mesures prises pour assainir la gouvernance économique sont également en marche. Entre autres, et dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat, il y a le renforcement de la transparence dans la gestion des marchés publics, l’ajustement des dépenses de fonctionnement de l’administration et la rationalisation des baux administratifs. L’ASCE poursuit également des investigations dans les ministères et toute personne reconnue coupable de malversations devra rendre compte devant la justice.
La réforme du secteur de la défense et de la sécurité tient également à cœur les autorités de la transition. Et la création d’un comité ministériel pour réfléchir sur l’avenir du Régiment de Sécurité Présidentielle et le dialogue du Chef de l’Etat avec la haute hiérarchie militaire au sujet du rôle et de la place de l’armée dans la vie nationale sont des signes qu’un point d’honneur est réservé à cette question.
La communication, clé de voute
« Si le développement peut être comparé au tissage d’une étoffe par des millions d’êtres humains, le fil de la communication peut en tisser durablement la trame ». Le gouvernement de la transition a fait sienne cette assertion de Jacques Diouf, alors Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans la feuille de route que le ministère de la Communication, chargé des relations avec le Conseil national de la transition a reçue, le gouvernement affiche sa volonté de mettre les schèmes de la communication au cœur de ses actions. Les missions confiées au ministère de la Communication durant cette période de transition s’articulent autour de 5 points :
- éduquer et sensibiliser sur les valeurs de citoyenneté, de la démocratie et les enjeux de la transition;
- faciliter l’accès à l’information, et réviser le Code de l’information pour dépénaliser les délits de presse ;
- assurer le passage du Burkina à la TNT ;
- coordonner les relations du gouvernement avec le CNT en vue de la consolidation de la démocratie et l’Etat de droit ;
- appuyer la presse privée.
La mise en œuvre de cette forte volonté du gouvernement de la transition est enclenchée avec, déjà, des débuts de résultats. Le 22 janvier 2015, le Chef de l’Etat, Michel KAFANDO, a déclaré face à la presse, que le gouvernement de la Transition fera ce qui est possible pour augmenter les subventions des médias et offrir aux journalistes burkinabè des conditions sereines d’exercice de leur métier. Il s’agit, dans ce sens, de clore l’éternel dossier de la dépénalisation des délits de presse.
Le processus est déjà entamé au niveau du ministère de la Communication en vue de soumettre un projet de loi y relatif pour adoption au Conseil national de la transition.
Durant des décennies, les esprits ont été marqués, au Burkina, par l’injustice et la fatalité, sources de détérioration du climat social et de blocage pour une frange importante de notre peuple. Au regard des enjeux et des défis de la Transition, l’information, l’éducation et la sensibilisation ont incontestablement un rôle majeur à jouer pour susciter l’implication citoyenne dans l’édification du pays.
Le ministère de la Communication, Chargé des relations avec le Conseil national de la transition, à travers ses services et les organes de presse aussi bien publics que privés, entreprend au quotidien des actions dans ce sens. Nous devons continuer à travailler pour reprendre en main le destin de notre pays.
Cela passe par le renforcement des valeurs de courage, de dialogue, de responsabilité, d’audace et de liberté. Ce sont ces valeurs qui font de nous des Burkinabé à l’instar des principes défendus par les héros de cette nation comme le Président Thomas Sankara, le journaliste Norbert Zongo, le Général Tiémoko Marc Garango qui nous a récemment quittés et à qui nous rendons hommage pour son service à ce pays qu’il a tant aimé.
Tout n’est certainement pas parfait pour l’instant, mais le plus important, c’est la volonté affichée des autorités du ministère de la Communication chargé des relations avec le Conseil national de transition de pousser aussi loin que possible les horizons de l’information en direction des populations avec la participation de toutes et de tous, acteurs nationaux comme internationaux. C’est notre faculté à reconnaitre les acquis, de continuer à travailler pour combler les insuffisances et dégager ensemble des perspectives pour un meilleur Burkina qui rendra ce pays unique.
Le ministère de la Communication, Chargé
des Relations avec le Conseil National de la Transition
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