Condamnation d’Obouf : « Cela servira de cas d’école », selon Da Hien Daniel
Le verdict du procès Obouf est tombé ce 3 avril 2015: 12 mois de prison ferme pour les frères Ouédraogo et une amende de 10 millions de F CFA. Ils doivent payer 15 millions de F CFA au titre de dommages et intérêts à la Ligue des consommateurs. Da Hien Daniel, secrétaire national chargé de la protection et de l’éducation des consommateurs du Burkina, nous donne ici son appréciation.
Burkina24 (B24) : Que pensez-vous suite à l’annonce du verdict?
Da Hien Daniel (DHD) : Nous sommes satisfaits du verdict. Le droit a été dit. Le consommateur a été écouté. Effectivement plus rien ne sera comme avant. Le droit a été dit mais la loi doit être revue pour se coller aux réalités, c’est-à-dire aux opérateurs économiques.
Pour ces montants de condamnation, franchement, cela ne me fait pas frémir. Toutefois, la condamnation à la privation de liberté pourra compenser la condamnation pécuniaire. Parce qu’un jour de restriction est très important dans la vie d’un homme surtout pour un opérateur économique.
Donc pour un délit, le verdict nous a satisfaits. Satisfait parce que pour une fois un opérateur économique a été touché, jugé. Mais nous regrettons que la loi en la matière ne soit pas appropriée à la situation vécue au Burkina.
La ligue des consommateurs a demandé depuis 1998 et a déposé entre les mains du ministère du commerce et de l’assemblée nationale un avant-projet de loi unique portant protection des consommateurs.
B24 : Que pensez-vous de la condamnation pécuniaire ?
DHD : Nous ne sommes dans des considérations pécuniaires. La protection du consommateur n’est pas une question de retour d’argent. C’est plus profond. Il y a certes la perte subie par les consommateurs mais il y a le volet moral.
Le manque de confiance désormais à son Etat, à ses services de contrôle, il n’y a rien de plus grave que cette psychose. Et je crois que cela ne se monnaie pas en termes de 10 ou 15 millions. Cette condamnation servira de cas d’école.
D’ailleurs un commission sera réunie au cas où elle devrait traiter cet argent pour mettre en place un dispositif d’éducation des consommateurs pour qu’ils soient plus vigilants, plus actifs, plus avisés lorsqu’ils feront des achats.
Le procès d’Obouf ouvre la voie à d’autres procès qui n’ont pas encore eu lieu. Nous nous préférons la sensibilisation, l’éducation des producteurs. Les procès sont bons, peuvent servir de cas d’école. Mais au niveau de la ligue des consommateurs, nous ne préférons pas les procès pour permettre au consommateur d’être mieux protégé.
Nous privilégions l’éducation pour qu’il rejette et dénonce. C’est plus important que d’aller devant la justice.
B24 : En cas d’appel, quelle place occupera la ligue ?
Cela dépendra de la formulation de l’appel. Nous avons eu vent d’un éventuel appel mais pour le moment nous n’en savons pas plus. Nous attendons que notre avocat puisse se prononcer à ce sujet.
Propos recueillis par Oui Koueta (Stagiaire)
Burkina24
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