La folie vue par des artistes peintres
Dans la perspective de sensibiliser la population sur la maladie mentale, Maimouna Ndiaye après son film documentaire « Parle avec eux », initie une exposition de peintures toujours sur le thème de la folie, à la villa Yiri Suma, à Ouagadougou. 5 artistes plasticiens ont participé au projet et leurs œuvres sont exposées du 4 au 30 mai 2015.
Ce vernissage est un prolongement du film documentaire « Parle avec eux » qui a fait l’objet de projection dans plusieurs centres selon Maimouna Ndiaye. L’idée lui est venue quand le plasticien contacté pour le visuel du film lui faisait des visuels différents à chaque demande.
« Je me suis dit que s’il est si créatif, ça veut dire que la vision de la folie est différente pour chacun d’entre nous, donc ce serait bien d’associer, de réunir des plasticiens qui donneront eux aussi leur regard», explique-t-elle.
5 plasticiens ont de ce fait été réunis pour visualiser le film afin de s’en inspirer pour produire des œuvres.
Patrick kodjo Agbowadan, plasticien togolais, membre de la fondation « Bras ouverts », avec de la peinture, la terre, de la cola pour les reliefs de la toile, redonne vie à des vielles poupées et de vieux tissus déchirés ramassés dans la rue sur sa toile.
« Pour moi après la mort, il y a une autre vie, je leur ai redonné vie pour faire parler d’eux parce que généralement le fou est habillé avec un vêtement sale et déchiré », dit-il.
Adokou Kokouvi, à travers sa toile nommé « Enigmatic life », se pose des questions sur la vie. « Tu vois quelqu’un qui est bien et lendemain tu le vois bizarre. Je me demande si tout le monde a cette zone d’ombre qui l’anime…. C’est ma manière de m’exprimer, tout le monde a sa folie, dans ma folie, j’essaie de créer ».
Kaboré Pierre dit PITA, son style à lui est tout aussi particulier. Ses œuvres nommées « les tissages d’araignée », sont faites à base d’objets ramassés dans la rue.
«Les gens croient que les autres sont fous … sans comprendre que c’est eux-mêmes qui sont fous, ça dépend de la façon dont on construit le fou qui fait le fou».
Quant à Wilfried de Paul Wenlamita Kouka, lui s’inspire de l’idée de la possession car dit-il, la folie n’est pas juste une maladie, c’est de l’ordre de la sorcellerie. « Il y a un esprit qui jette des sorts, une punition de ceux qui ont enfreint à des règles ».
Les couleurs sombres et rouges dominantes dans les œuvres expriment selon les artistes, la douleur qu’eux-mêmes, souvent « traités de fous », partagent avec ces malades.
Des œuvres qui ont rencontré l’assentiment de l’initiatrice car dit-elle, elles répondent au film.
Philip Heuts, ambassadeur de la Belgique, très touché par les œuvres décident de s’en procurer deux. « Le problème de la maladie mentale est omniprésente, personne ne peut prétendre avoir l’équilibre total », a-t-il fait comprendre.
Revelyn SOME
Burkina24
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bravo ma puce et f?licitations aux artistes de talent