Burkina : L’ancienne majorité doit « assumer son rôle constructif d’opposant », selon Crisis Group
Le nouveau code électoral, adopté en début avril 2015 au Burkina, constitue, pour l’ONG internationale, Crisis Group, « une menace non seulement pour les prochaines élections mais pour l’avenir, injectant le venin de l’exclusion politique dans un pays attaché au multipartisme et à la concertation ». L’ONG a formulé et publié ce 24 juin 2015, plusieurs mesures qui devraient être prises selon elle.
Les prochaines échéances électorales au Burkina doivent mettre fin à une période de transition et pourraient permettre, pour la première fois depuis l’Indépendance, une alternance démocratique et pacifique par les urnes. C’est à cet effet que Crisis Group formule plusieurs mesures qui devraient être prises.
D’abord, elle pense que les acteurs politiques et de la société civile de tous bords doivent considérer l’ouverture d’un dialogue politique formel inclusif afin de préserver les canaux de communication.
Pour l’ONG, le Conseil constitutionnel doit rester fidèle à la lettre et à l’esprit inclusifs de la charte de la transition et de la Constitution lors de l’application de la loi électorale.
Ensuite, elle propose que le gouvernement de transition fasse de « l’organisation des élections présidentielle et législatives, sa priorité et réduire l’incertitude autour de la loi électorale en précisant par décret les critères qui devront être utilisés pour déterminer qui a soutenu la révision constitutionnelle ».
Egalement, Crisis Group estime que les représentants de l’ancienne majorité doivent assumer leur rôle constructif d’opposants : ils doivent résister à la tentation de bloquer le processus électoral et reprendre le dialogue avec la Commission de la réconciliation nationale et des réformes (CRNR).
RSP. Les autorités de transition devraient aussi poursuivre la réflexion sur le futur du RSP, en se concentrant sur une nouvelle dénomination pour ce corps d’élite.
Les partenaires internationaux doivent encourager tous les acteurs burkinabè à maintenir le dialogue, exprimer clairement la nécessité d’appliquer la loi électorale de manière restreinte et intelligente et que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) doit par son soutien financier contribuer à combler le déficit dans le budget électoral.
Selon Jean-Marie Guéhenno, Président-directeur général de l’ONG, « les élections d’octobre au Burkina Faso doivent donner un signal d’ouverture et d’inclusion. Les partenaires internationaux doivent convaincre les autorités de la transition de ne pas se servir de la loi électorale comme instrument d’exclusion ».
La directrice du programme Afrique, Comfort Ero ajoute que « les leçons du voisin ivoirien et d’autres pays doivent constituer un avertissement : l’exclusion politique ne peut qu’entrainer davantage de déstabilisation, voire de la violence. Il est encore temps pour que le Burkina Faso évite cet écueil et organise des élections qui seront acceptées par tous ».
Créée en 1995, l’ICG est une ONG multinationale, à but non lucratif, dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits meurtriers grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes.
Synthèse de Noufou KINDO
Burkina24
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