Grève du SYNAFI: Ahmed Sawadogo s’insurge contre les menaces à l’endroit de l’exécutif
Dans cette analyse, Ahmed Sawadogo dit ne pas comprendre que le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) aille « jusqu’à menacer l’exécutif en ces termes: « le gouvernement mesurera le poids de ce qu’il y aura comme impact au niveau du ministère et viendra à la table des négociations avec des propositions à même de lever ce blocus qui du reste ne nous plait pas non plus ». Il espère néanmoins que compte tenu de sa solitude dans ce combat, que les dirigeants des syndicats reviendront sur leur position et invite le gouvernement à se servir de ses prérogatives pour y mettre un terme.
Après le sit-in qui a duré soixante-douze (72) heures et la grève de quarante-heures (48) du Syndicat national des agents des finances (SYNAFI) qui s’est déroulée les 19 et 20 août 2015 derniers, voilà que ceux qui passent pour être parmi les fonctionnaires les plus gâtés de la Fonction publique envisagent de faire grève de manière illimitée. Principales revendications : « une répartition plus équitable du fonds commun » et la mise en œuvre diligente de ce fonds commun.
Même si l’on peut reconnaître que du point de vue du SYNAFI, cette lutte est non seulement légale mais aussi et surtout légitime, on est en droit de douter qu’elle soit pertinente dans le contexte actuel du Burkina. En effet, ce qui est syndicalement, légalement et légitimement approprié n’est pas nécessairement opportun dans notre pays ces temps-ci.
Selon le SYNAFI, un engagement avait été pris par les autorités du ministère de l’Economie et des Finances pour résoudre le problème. Face à ce qu’il estime être du dilatoire, il va jusqu’à menacer l’exécutif en ces termes sur lefaso.net : « le gouvernement mesurera le poids de ce qu’il y aura comme impact au niveau du ministère et viendra à la table des négociations avec des propositions à même de lever ce blocus qui du reste ne nous plait pas non plus ».
Il est vrai qu’avec l’avènement de l’insurrection, chaque citoyen ou groupe de citoyens se bat pour faire prévaloir ses droits mais de là à menacer le gouvernement ça devient inacceptable. Sans prêcher pour la répression aveugle et systématique à l’endroit des syndicats, le cas du SYNAFI mérite que des mesures énergiques soient prises car ces gens veulent prendre en otage les ressources financières de l’Etat. Sinon comprendre le sens de « le gouvernement mesurera le poids de ce qu’il y aura comme impact au niveau du ministère… » ?
Un proverbe bien de chez nous dit ceci : « Celui qui n’a que ses ongles et qui s’acharne à griffer son prochain détenteur d’un couteau rappelle à ce dernier qu’il a une arme plus performante. » Autrement dit, le syndicat fait prendre conscience au gouvernement qu’il a la légitimité, la légalité et le pouvoir avec lui et peut faire voir de toutes les couleurs au SYNAFI même si celui-ci prétend avoir la quasi-totalité des agents des finances avec lui.
A supposer même que ce que dit le syndicat soit vrai, est-ce suffisant pour faire triompher « sa cause » quand on sait que l’opinion publique est vraiment remontée contre lui ? Pire, la solidarité syndicale n’est pas avérée dans cette lutte puisqu’autant que nous sachions aucune centrale syndicale, aucun autre syndicat membre de centrale syndicale et aucun syndicat autonome n’a manifesté officiellement son soutien à cette revendication du SYNAFI. Or, un combat de ce genre ne se gagne pas uniquement avec ses propres militants.
C’est cela aussi la lutte syndicale. Ne pas le savoir est inadmissible pour des dirigeants syndicaux dignes de ce nom.
Ahmed SAWADOGO
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