Le CDP rejette la décision du Conseil constitutionnel et menace de ne pas participer aux élections
Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ancien parti au pouvoir, et les partis membres du Groupe de l’appel du 9 avril (la liste n’a cependant pas été précisée), ont rejeté ce 26 août 2015 lors d’une conférence presse, la décision rendue par le Conseil constitutionnel invalidant des candidatures d’anciens députés et ministres de Blaise Compaoré aux législatives.
La déclaration en vidéo
Burkina24
Achille Tapsoaba, premier vice-président du CDP, dans la déclaration lue au nom de ces partis, a dit « non » à cette décision. « Nous disons non à la décision du Conseil constitutionnel qui est anti-constitutionnelle et anti-juridique« , a-t-il martelé.
Achille Tapsoaba invoque d’abord le fait que le Conseil constitutionnel a violé la loi en ce sens qu’il a rendu son verdict au-delà des huit jours prescrits. Ensuite, le Conseil a défié, selon le CDP, le droit et la Cour de justice de la CEDEAO qui « a ordonné à l’Etat burkinabè de lever les obstacles à la pleine participation de citoyen aux élections ».
En outre, l’ex-majorité évoque le « parjure » du président Michel Kafando, lequel avait promis, à son sens, que le Burkina se conformerait à cette décision. L’immunité parlementaire est également invoquée pour contrer la déclaration d’inéligibilité des anciens députés.
Autant de raisons qui motivent le parti de l’ex-majorité à qualifier le Conseil constitutionnel de « justice aux ordres ». Il estime qu’il s’est décrédibilisé et n’est pas apte à être le gardien de la Constitution . Le CDP rejette donc cette décision et menace de boycotter les élections si ses candidats ne sont pas réintégrés. « Si nos membres exclus des élections ne sont pas réintégrés, nous n’allons à aucune élection. Nous n’avaliserons pas une opération de transmission du pouvoir maquillée en élections« , a déclaré Achille Tapsoaba.
Il appelle également ses militants à entrer en désobéissance civile. « Nous appelons nos militants, de même que tous les défenseurs de la démocratie, sur toute l’étendue du territoire à entreprendre toute action entrant dans le sens de la désobéissance civile« , a déclaré Achille Tapsoaba.
« (…) Cette décision porte en elle-même les germes de la division des fils d’un même pays et pire, les prédisposent à l’affrontement », estime le groupe de l’appel du 9 avril, qui déclare tenir pour responsables le président du CNT Cheriff Sy, le président du Conseil constitutionnel et le Président du Faso Michel Kafando de ce qu’il adviendra. Leurs responsabilités « sont pleines et entières devant l’histoire et devant le peuple« , est convaincue l’ex-majorité.
Cependant, Eddie Komboïgo, le président du CDP, a tenu à faire cette précision : « Que l’on s’entende bien. Nous n’appelons personne à violenter personne, à détruire quoi que ce soit. Nous voulons que nos militants soient des militants exemplaires. La désobéissance civile pour que les autorités de la transition comprennent qu’un parti aussi grand que le CDP n’est pas un parti voyou, un parti qui casse« .
Abdou ZOURE
Burkina24
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