Anicet Niyonkuru, opposant burundais : « au pays de l’homme intègre, les militaires ne supportent pas l’exclusion »

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Anicet NIYONKURU est le Président du Parti CDP, entendez par là, le Conseil Des Patriotes, un Parti d’opposition burundaise. Il décrypte la crise au Burkina Faso et établit  le parallèle avec celle qui secoue son pays, le Burundi depuis 6 mois.

Après le putsch réussi contre l’ancien dictateur burkinabé Blaise Compaoré, les militaires ont cédé place à une administration transitoire civile. C’était un modèle de changement des régimes dictatoriaux réussi, de telle sorte que le président français, François Hollande considérait que c’est un modèle qui peut inspirer le changement au Burundi.
ce glissement du pouvoir des mains des militaires vers les mains des civiles fut une lueur d’espoir pour le peuple burkinabé qui aspirait à une démocratie certaine avec des civiles à la tête et en provenance des urnes et non des bouts des canons!

Voilà que le gouvernement de transition dirigé par Michel Kafando, dans son processus de préparation des élections qui mettront fin à cette période de transition se fixe des principes d’exclusion.
En effet, tous les membres influents du parti     CDP, le parti

de l’ancien président Blaise Compaoré, sont tout simplement exclus des listes électorales.

A cause de ces exclusions, le climat pré-électoral au Burkina Faso devient très tendu. Les exclus de la course électorale n’avaient plus de recours! Leurs plaintes juridiques devraient être examinées plus tard, peut-être après le processus électoral et ça ne servirait plus à rien.

Comme résultat des principes d’exclusion dans le pays de l’homme intègre, les militaires prennent en otage le président de la république, le premier ministre et plusieurs ministres au palais présidentiel où ils étaient en réunion. Le monde entier, à partir des Etats unis exige la libération immédiate et sans condition des hautes autorités de

L’Etats, mais les militaires ne réagissent pas. Ils ont confisqué les téléphones et tout appareil de communication des autorités en otage et on ne sait pas ce qui se dit au palais! Même les radios sont assiégés, les signaux de la RFI sont aussi brouillés!

Considérant le niveau de l’évolution du processus démocratique burkinabé, je n’aurais pas aimé voir ce grand retour en arrière. J’aurais aimé voir ce pays de l’homme intègre devenir un modèle de changement des régimes dictatoriaux, voir une autre image positive de l’armée!

Mais les principes d’exclusion du pouvoir de transition ont fait agir encore une fois l’armée, qui hélas risque de prendre le pouvoir d’une main de fer. Pour ne pas supposer le pire, je pense que l’armée va négocier avec le gouvernement de transition la reprise de certaines donnes électorales pour corriger les cas d’exclusion et laisser le processus reprendre son cours!

Chez nous au Burundi, Nkurunziza a brigué un mandat inconstitutionnel et a exclu tout le monde. il a organisé lui seul (avec son parti) les élections, a observé lui-même ses propres élections, s’est donné lui-même les voix qu’il voulait et en a distribué d’autres à qui il voulait, etc. et notre armée a bêtement suivi tout le processus de violation constitutionnelle.
L’armée burundaise n’est pas intègre, elle n’est pas indépendante, elle est un outil de pression et d’oppression, elle est un instrument depuis longtemps utilisé pour mâter et exterminer sa propre population. Micombero l’a utilisée pour exterminer ses soi-disant  opposants hutu, Buyoya l’a utilisée pour exterminer les soi-disant « insurgés » de Ntega et Marangara (hutu), Nkurunziza l’utilise actuellement pour exterminer ses opposants hutu et tutsi confondus.
comme si les militaires étaient des robots, ils suivent des ordres de massacres de leurs propres parents, de leurs propres sœurs, de leurs propres frères, etc. ils ne sont pas, en effet, des étrangers, ils ne sont ni congolais, ni tanzaniens ni rwandais….ce sont des burundais issus des populations qu’ils endeuillent du jour au lendemain.
Que les membres de l’armée burundaise sachent que, à défaut d’empêcher une seule personne de prendre toute une nation en otage, « les ordres mal donnés ne doivent pas être exécutés. ».

Anicet Niyonkuru, avec un cœur blessé et révolté!

 

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2 commentaires

  1. Cher Monsieur!

    Surtout ne parlez pas d exclusion. La r?publique ? des r?gles qu il faut respecter. La sanction administr?e ? quelques 40 individus du parti ne saurait ?tre interpr?t? comme de l exclusion. Ce parti regorge de cadres tout aussi valable que ceux sur qui on se focalise. Alors S il vous pla?t analysez ce que vous connaissez. Je suis Burkinab? et vit au Burkina Faso au coeur du minist?re des finances. Il est juste de sanctionner quelques individus sur dix sept millions de citoyens pour faire la le?on, assainir le milieu politique et juger ceux qui ont commis des crimes politiques et ?conomiques. Il faut noter que beaucoup de dossiers de crimes ?conomiques sont en train d’?tre mis ? jour. C’est la v?ritable raison de ce putsch.
    Une petite contribution pour vous donner un peu d ?clairage sur la situation r?elle.

  2. Ce ne sera pas le cas au FASO. On ne veut pas d’une arm?e en politique. On ne craint rien. Si elle ne veut pas d’exclusion, c’est simple: qu’elle se d?shabille. Sinon…

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