Pr Serge Bayala, DG du CENOU : « Je partirais la conscience tranquille »
Partir, comme l’exigent les étudiants, le directeur du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) s’est dit prêt à le faire. Mais ce n’est pas à ces derniers de l’exiger, dit-il. Estimant avoir été investi d’une mission par le gouvernement, le Pr Serge Bayala assure que seules les autorités compétentes sont en mesure de le révoquer. Il l’a fait savoir cet après-midi du 14 octobre 2015 au cours d’une conférence de presse à l’Université de Ouagadougou.
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Restituer les faits tels que survenus les 2 et 13 octobre dernier à la cité de Kossodo, tel était l’objet de cette rencontre avec la presse. A noter que sans accès à ses locaux sis à la cité universitaire de Kossodo, c’est la salle de réunion de la présidence de l’Université de Ouagadougou qui a servi au Pr Serge Bayala de lieu à cette rencontre.
Les faits. Selon le directeur général du CENOU, une commission de réadmission se réunit autour du 20 septembre de chaque année pour décider la date d’accès aux cités par les étudiants. Elle est composée des représentants de l’administration et des étudiants, délégués de cités et d’UFR élus.
Mais l’avènement du putsch a bouleversé le calendrier tel que prévu et la commission n’a pas pu tenir ses travaux. Les dates du 23 et du 28 septembre n’ont donc pas pu être respectées du fait de l’impossibilité de la commission à se réunir. Et c’est finalement le 2 octobre qu’elle pourra se réunir.
Mais la date du 6 octobre avait été prise le 29 septembre 2015 par décision gouvernementale pour la reprise des activités d’hébergement des étudiants.
Malgré cela, explique toujours le directeur, 274 portes de cités universitaires ont été forcées par un groupe d’étudiants pour s’y installer de façon « illégale » à la date du vendredi 2 octobre. C’est donc pour suivre la procédure qu’une « main courante » a été déposée par l’administration pour témoigner de ce qui s’est produit.
« Il y a des textes et nous devons les respecter », a indiqué le Pr Bayala. Il s’étonne d’ailleurs que les étudiants aient voulu qu’il enfreigne une décision gouvernementale en rouvrant toutes les cités universitaires malgré les raisons évoqués par les autorités.
Toujours selon le Pr Bayala, c’est le dépôt de cette « main courante » qui n’a pas été du goût des étudiants. Ils auraient donc décidé à la date du 13 octobre d’investir les locaux de la direction générale du CENOU en fermant les locaux et en emportant les clés.
« Dans une administration responsable, lorsqu’il y a casse, infraction, accès par une voix non normale, vous êtes obligés de faire constater par les services compétentes d’où le dépôt de la main courante auprès de la direction régionale de la police », a indiqué le Pr Bayala. Pour lui, avant de vouloir que plus rien ne soit comme avant, il faut que chacun commence par assumer ses responsabilités et non agir comme un « certain général ».
Qu’à cela ne tienne, les étudiants exigent le retrait sans condition de la plainte et le départ immédiat du directeur Général du CENOU.
Départ du DG. Le directeur général du CENOU estime avoir été investi d’une mission par le gouvernement. Il se dit donc prêt à partir si le gouvernement jugeait nécessaire de le révoquer.
Le Pr Bayala a laissé comprendre qu’il assumera ses fonctions comme il a su bien le faire jusqu’à ce que l’autorité compétente le démette de celles-ci. Comme exemple, il évoqué la dette de 7 milliards de F CFA dont il a héritée et qu’il est sur le point d’éponger définitivement. Partir ? Il est prêt à le faire. « Je partirais la conscience tranquille », a-t-il souligné.
Oui Koueta
Burkina24
Le communiqué du gouvernement datant du 13 octobre 2015
Dans la matinée du 13 octobre 2015, un groupe d’individus, se réclamant étudiants pour les uns et délégués des résidents des cités universitaires de Ouagadougou pour les autres, a encerclé l’immeuble administratif de la Direction générale du Centre national des Œuvres Universitaires (CENOU) à Ouagadougou. Il a donné injonction au personnel de la direction générale de libérer les lieux, puis a pris possession du bâtiment administratif. Lesdits étudiants ayant ainsi occupé les lieux conditionnent la réouverture des locaux au limogeage du Directeur général du CENOU et au retrait d’une plainte que celui-ci aurait déposée suite à des actes de vandalisme survenus dans les cités.
En effet, le 2 octobre 2015, le même groupe d’étudiants a occupé 274 chambres dans les cités universitaires de Ouagadougou en y accédant après en avoir forcé les accès. Il a également séquestré le secrétaire général du CENOU et deux secrétaires. Ce groupe d’étudiants prétendait protester ainsi contre le report de la date d’admission en cité, report consécutif lui-même au report de la date de la rentrée scolaire et universitaire intervenu le 29 septembre 2015, en raison de la suspension des activités socioprofessionnelles au lendemain du putsch du 16 septembre 2015.
Aussi, à Bobo-Dioulasso, depuis le 12 octobre 2015, un groupe d’étudiants barre les voies d’accès au campus universitaire de Nasso pour exiger la réouverture des bâtiments initialement loués par le CENOU à usage de cités universitaires à l’intérieur de Bobo-Dioulasso, bâtiments libérés suite à la mise en fonctionnement de la cité de Belle Ville, d’une capacité de 1 008 lits.
Ces étudiants exigent, en outre, la réduction du coût du loyer, l’augmentation du nombre de lignes de bus en direction du campus de Nasso avec des arrêts devant toutes les cités universitaires dont ils exigent la réouverture et l’amélioration des plats servis dans les restaurants universitaires, en quantité et en qualité. Relativement à ce dernier point de revendication, le personnel des restaurants universitaires de Bobo-Dioulasso a été séquestré par les étudiants dans la soirée du 12 octobre 2015 jusqu’aux environs de 20 H 30.
Le Gouvernement de la Transition tient à rappeler aux étudiants qu’il est ouvert au dialogue avec toutes les couches de la population. Il a toujours examiné avec le plus grand soin les doléances qui lui sont soumises et donné les réponses les plus favorables, en fonction des possibilités. Il reste entièrement disposé à poursuivre les concertations avec les groupes socioprofessionnels qui le souhaitent, mais dans le strict respect des procédures et lois de la République.
Il condamne avec fermeté tous les actes de violence dans le milieu universitaire, quelles que soient leurs motivations, et informe que les procédures disciplinaires seront engagées contre les auteurs de ces forfaits. Il invite les étudiants à privilégier la voie du dialogue dans la résolution de toute requête.
Le Service d’Information du Gouvernement
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