Spécial 15-Octobre 2015 : 5 choses à retenir sur la tombe de Sankara et ses compagnons
Les rapports d’expertise balistique et de l’autopsie ont été communiqués le 13 octobre 2015 aux avocats des familles des défunts du 15 octobre 1987. Retour sur cinq points essentiels à retenir.
1 – Les corps enterrés entre 22 et 58 cm
Les corps de Thomas Sankara et de ses douze compagnons (Der Somda, Christophe Saba, Babou Paulin Bamouni, Patenema Soré, Wallilaye Ouédraogo, Emmanuel Bationo, Bonaventure Compaoré, Sibiri Alain Zagré, Noufou Sawadogo, Amadé Sawadogo, Frédéric Kiemdé, Abdoulaye Gouem) assassinés le 15 octobre 1987 n’ont pas été enterrés à une grande profondeur.
La tombe la moins profonde est de 22 cm et celle la plus profonde est située à 58 cm. Thomas Sankara a lui été enterré à 46 cm de profondeur.
2 – Les armes utilisées
Les résultats de l’expertise balistique et de l’autopsie sont formels. Les 13 compagnons d’infortune ont été tués par des armes utilisées par l’armée. On y retrouve des kalachnikov, des G3 et des pistolets automatiques. Une grenade aurait également été utilisée.
3 – Les personnes inculpées
Au moins une dizaine de personnes sont déjà inculpées par le juge d’instruction militaire chargé d’instruire l’affaire. Parmi elles, l’on peut citer le médecin-commandant Alidou Diebré, la personne qui avait signé l’acte de décès du président Thomas Sankara, indiquant qu’il est mort de « mort naturelle ». Le commandant Diebré est inculpé pour faux en écriture administrative.
La plupart des inculpés sont des militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), « les grands-frères » des actuels soldats de l’ex-garde présidentielle. Hyacinthe Kafando, qui devrait être entendu dans cette affaire, est porté depuis disparu.
Quant au Général Gilbert Diendéré, le chef des putschistes du 16 septembre 2015 et dont le nom est cité dans le drame du 15 octobre 1987, il n’a pas encore été entendu ni inculpé.
4 – Les tests ADN
Les résultats des tests ADN n’étaient pas encore disponibles le 13 octobre 2015. Les experts, selon une source proche de l’enquête, disent vouloir prendre tout leur temps pour éviter les erreurs. L’effet du temps sur les sépultures (enfouies au sol depuis près de 30 ans) complique davantage le travail des experts, d’autant que l’état de dégradation des restes varie d’un corps à un autre.
Les éléments actuels, établis grâce au rapport d’expertise, permettent d’affirmer « qu’il s’agit des personnes tuées au Conseil de l’Entente le 15 octobre 1987 », affirme notre source. Cependant, il demeure pour l’instant difficile de mettre un nom sur chaque corps. Seuls les résultats des tests ADN pourront permettre cette certitude.
5 – La suite de la procédure
Les avocats des familles ont quinze jours, à dater de la communication des résultats des rapports, pour demander une contre-expertise. Une fois les différents résultats disponibles, le juge d’instruction pourra, sur la base de ces éléments, lancer d’autres convocations à paraître et éventuellement procéder à de nouvelles inculpations.
Burkina24
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