Après la sortie de Zida sur l’affaire des  »écoutes téléphoniques », le Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire réagit

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Le Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire a produit une déclaration sur les propos radiophoniques du Premier Ministre burkinabè relatif aux écoutes téléphoniques attribués au Président de l’Assemblée Nationale ivoirienne et le Général Djibril Bassolé. Déclaration.

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Depuis quelques semaines, le Conseil national des Burkinabè en Côte d’voire (CNB-CI) assiste à beaucoup de bruits autour de l’enquête sur le coup d’Etat du 17 septembre 2015. Le dernier évènement en date, c’est l’entretien radiophonique que le Premier Ministre Burkinabé Yacouba Isaac Zida a eu le vendredi 04 décembre 2015 et qui relance la controverse dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette affaire appelle de la part du CNB-CI quelques observations.

1/ Observations

Le CNB-CI constate que dans cette affaire, tout se passe comme si quelqu’un tenait à ce que ce sujet pour lequel les présumés acteurs et complices sont arrêtés et écroués continue d’être une préoccupation absolue.

Alors que nous pensions que l’instruction aurait dû se passer dans la discrétion et que ce soit l’ouverture du procès qui polarise à nouveau l’attention, c’est à un jeu de pyromane que se livre le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida. L’attitude est d’autant plus condamnable qu’elle viole toutes les règles de bienséance entre les deux Etats que sont le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Le CNBCI comme beaucoup d’observateurs a d’abord noté que c’est la veille de la remise officielle du rapport d’enquête sur le coup d’Etat soit le 11 novembre dernier qu’un enregistrement d’un fond théâtral attribué aux personnalités que sont le général Djibrill Bassolé et le président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro s’est retrouvé curieusement sur internet suscitant une controverse. La coïncidence entre la publication de cet enregistrement et la remise du fameux rapport d’enquête au Premier Ministre Yacouba Isaac Zida ne nous semble pas fortuite.

En effet, la sortie de ce dernier dans la radio locale Savane FM, le vendredi 04 décembre dernier, conforte le CNB-CI que l’exécutif burkinabè, notamment Yacouba Isaac Zida recherche autre chose que de laisser la justice burkinabè faire sereinement le travail qui lui est dévolu. Car, à la lecture de la bande sonore de l’entretien de M. Yacouba Isaac Zida l’on s’étonne que faisant fi de ses fonctions de Premier Ministre (même s’il est en fin de mission), ce dernier ait pu se laisser aller à des supposées révélations qui relèvent à la limite du secret d’Etat sur la place publique. Que ces révélations soient vraies ou fausses, le CNB-CI note que ce n’est ni sur les antennes d’une radio ni dans la presse que les autorités burkinabè doivent évoquer ces questions.

A l’analyse, le CNB-CI soupçonne le Premier Ministre Yacouba Issac Zida de vouloir mettre à mal les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso en instrumentalisant l’enquête sur ce coup d’Etat. Car, rien, absolument rien ne l’empêchait de verser les preuves qu’il croit détenir à la justice. Et si tant est que la justice burkinabè dispose de réelles preuves de l’implication du deuxième personnage de l’Etat de Côte d’Ivoire, des canaux de saisine existent en la matière.

En renonçant à ces mécanismes diplomatiques et politiques qui ont toujours existé entre les Etats modernes au point de livrer le Burkina Faso en spectacle dans une radio locale, le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida fait tout simplement étalage de son immaturité politique et diplomatique.

Mais cela n’est guère étonnant dans la mesure où durant la transition les autorités nous ont habitués à des déclarations populistes et foncièrement contre-productives pour le Burkina Faso.

2) Recommandations

–  Attaché à la paix et à la concorde, le Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire exhorte les autorités de la transition à ne pas davantage fragiliser les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso au moment même où le nouveau président élu s’apprête à être investi.

– Le CNB-CI estime que tout malentendu entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire (Ce qui a toujours existé entre des Etats) doit se régler dans un cadre diplomatique, ou politique et non autrement.

– Le CNB-CI exhorte le Président Roch Marc Christian Kaboré à œuvrer à la consolidation de la coopération ivoiro-burkinabé comme il s’y est engagé à son élection.

Fait à Abidjan le 05 Décembre 2015

Le Président

Salogo Mamadou

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