Corruption : Par an, une tonne et demie d’or échappe à l’Administration selon le REN-LAC
Les perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur minier au Burkina Faso, les perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur des douanes, et les valeurs morales, éthiques et civiques dans le cadre de la lutte contre la corruption au Burkina Faso sont les trois thèmes sur lesquels le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) s’est basé pour des enquêtes. Les résultats ont été restitués le mercredi 23 décembre à Ouagadougou.
Pour la première étude, les perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur minier, le rapport révèle que les exploitations minières sont aux mains des investisseurs étrangers, sont à fortes intensité de capitaux mais génèrent peu de revenus et d’emplois au pays.
La présente étude montre également que le phénomène de la corruption dans le secteur minier a une influence très négative sur la mobilisation des ressources nécessaires au développement du pays. Aussi, le REN-LAC estime à plus d’une tonne et demie d’or par an, la production artisanale qui échappe au contrôle de l’administration pour se retrouver sur les marchés étrangers.
La douane. Quant aux perceptions et présomptions de la corruption dans le secteur des douanes, le rapport note que malgré les avantages légaux dont bénéficient toutes les catégories professionnelles dans l’Administration douanière, ses agents dans leur grande majorité ont contribué à alimenter de quelque manière que ce soit, les réseaux de corruption qui y sévissent.
Pour en découdre, le REN-LAC, à travers cette étude, propose de réorienter la lutte contre la corruption en limitant les interventions de la hiérarchie ou des hommes politiques dans les procédures de dédouanement, le recrutement des directeurs généraux par appel à candidature en tenant compte des critères de compétences et de probité par des enquêtes de moralité.
Valeurs morales, éthiques et civiques. Pour cette étude, la troisième, il a été recommandé de rendre opérationnel un module d’enseignement destiné aux élèves des écoles primaires et post-primaires, parce qu’au fond, l’étude met en évidence la perte de ces valeurs au Burkina.
Le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), Claude Wetta a, alors de cette séance de restitution des études, informé que son organisation ambitionne créer un Centre de recherche sur la corruption. Il espère également que « les gouvernants, les chercheurs, les organisations de la société civile et les éducateurs vont s’approprier ces études pour une plus grande sensibilisation des citoyens dans la lutte contre la corruption ».
Yannick SAWADOGO
Burkina 24
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