Yves Traoré d’Amnesty Burkina: « La violation des droits humains est devenue banale »
« Vos droits sont en danger ». C’est le cri d’alarme que lance Amnesty International. La section burkinabè de l’organisation des défenses des droits de l’homme a rendu public ce mercredi 24 février 2016 le rapport annuel 2015/2016 de l’organisation.
Amnesty International, dans son rapport annuel 2015/2016 dévoilé au Burkina lors d’un point de presse ce mercredi, fait état de trente (30) gouvernements ayant obligé, en toute illégalité, des réfugiés à retourner dans des pays où ils étaient en danger, d’exactions commis par des groupes armés dans environ 36 Etats et de 156 défenseurs des droits de l’homme morts en détention ou tués.
61 Etats ont fait fi des droits de certaines personnes de se prévaloir de leurs libertés et ont fait d’elles des prisonniers pour avoir clairement exprimé leur position sur un sujet. L’organisme de défense des droits humains fait aussi cas d’actes de tortures dans 122 pays et de crimes de guerre et consistant à la violation même des lois de la guerre dans 19 pays.
Violation quotidienne
Yves Boukari Traoré, secrétaire exécutif national d’Amnesty Burkina, s’étonne, lors du point de presse, qu’il faille des situations « spectaculaires » comme la découverte du corps sans vie du petit Kurde Aylan Kurdi pour faire bouger les lignes en ce qui concerne les migrants.
« La violation des droits humains est devenue tellement banale. C’est un fait au quotidien pour les gouvernants de nous tuer. C’est tellement banal qu’il faut des situations spectaculaires, où à la recherche du scoop, certains journalistes prennent les choses sous l’angle qu’il faut pour que tout le monde s’en préoccupe », s’offusque Yves Boukari Traoré.
Les Nations unies, cette « honorable » institution, est à bout de souffle. Selon Yves Boukari Traoré, les Nations unies et leurs différents organes de protection des droits humains et des réfugiés ont gravement souffert en 2015 de l’hostilité et de la négligence de gouvernements « récalcitrants ».
La CPI et les Africains
Concernant l’opportunité de la Cour pénale internationale (CPI), le secrétaire exécutif national d’Amnesty Burkina a indiqué qu’il comprenait que les Africains se sentent blessés, mais souhaite que tous soient réalistes. « On comprend », affirme l’activiste. En attendant d’avoir un organe « puissant » qui peut au nom de l’Afrique traiter des questions internationales, Yves Traoré pense que la CPI est « bonne » à prendre.
Oui Koueta
Burkina24
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