Koglweogo au Burkina : Attention à la ligne rouge !
Ce weekend, les Burkinabè ont été plongés dans l’émoi. Des groupes d’auto-défense, plus connus sous le nom de « Koglweogo », ont décidé d’attaquer la brigade de gendarmerie de Fada pour libérer leurs membres arrêtés. Une situation pour le moins absurde.
Des citoyens qui lancent des ultimatums aux forces de l’ordre ! Pour reprendre une expression si chère au dernier Président du Faso, « il faut le dire tout net », cette situation n’est pas tolérable.
Certes, les populations des campagnes peuvent trouver des atomes crochus aux Koglweogo, mais le principe reste et demeure : le Burkina est un Etat de droit. Et dans une République, nul n’est au-dessus de la loi. Si vous êtes soupçonnés de violation de la loi, vous devez répondre devant la Justice, quitte à être libérés si vous êtes reconnus non coupables.
La raison de l’existence des Koglweogo, c’est de lutter contre l’insécurité et d’aider à faire respecter la loi. Quel exemple donnent-ils en décidant de s’attaquer à l’une des institutions garantes de cette loi ? Un mauvais exemple. Ils taillent ainsi les fibres du fouet qui servira à les fouetter et aussi à renverser la calebasse qui contenait la sympathie qui commençait à poindre pour eux.
Il en va de même pour les évènements qui ont eu lieu à Diapaga et ont conduit des élèves à attaquer un centre de détention pénitentiaire, entraînant un arrêt de travail des institutions judiciaires du pays ce lundi. Face donc à cette situation, l’Etat a-t-il d’autres choix que de se faire respecter ? Apparemment non. Le gouvernement doit réinstaurer l’autorité de l’Etat.
Soigner le mal à la racine
Mais en toute chose, il faut savoir tirer des leçons en regardant là où on a trébuché et non pas là où on est tombé. Les Koglweogo et les libérations forcées de prévenus par des citoyens ont une cause : un système judiciaire qui a perdu la confiance des citoyens.
L’image des forces de sécurité est écornée par l’odeur de la corruption. Ce qui fait tant courir les Koglweogo vers Fada et anime leur courroux, c’est qu’ils ont appris (à tort, selon la gendarmerie) que les présumés voleurs de bétail qu’ils ont arrêtés seraient remis en liberté par les pandores contre espèces sonnantes. Ceci n’excuse pas cela, mais les forces de sécurité savent ce qu’il leur reste à faire pour se défaire de cette gênante renommée.
Le monde judiciaire a aussi ses tares et ses acteurs les connaissent assez pour ne pas insister dessus. Les textes juridiques sont souvent indexés pour leurs limites. Mais pourquoi ne pas suggérer leur relecture ?
Enfin, l’Etat burkinabè est attendu. Le mal doit être soigné à la racine. Il ne servira à rien de « mater » les Koglweogo sans apporter un correctif à ce qui nourrit la quintessence de leur existence : l’insécurité.
La Rédaction
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