« Nanluli », le « rock mossi » de Jacob Salem et André Courbat
« Nanluli » est un album de 10 titres présenté à la presse samedi 19 mars 2016 à Ouagadougou par Jacob Salem.
Ce qui démarque la musique de Jacob Salem de celle des autres artistes burkinabè, c’est qu’elle fait découvrir une autre facette de la musique traditionnelle Mossi, selon les dires de l’auteur.
Dès l’âge de 8 ans, Salem se retrouve serviteur dans la cour royale du Mogho Naaba Kougri où il apprend les rythmes multiples de son ethnie mais aussi un code de bonne conduite traditionnelle, une éducation où la musique, l’histoire et le récit tiennent une place importante. Le titre « Nanluli » qui veut dire « je vais me suicider » tire son origine d’une de ces histoires.
Alors qu’il quitte le palais royal pour sa passion pour la musique, Jacob Salem dit vouloir partager avec le monde un savoir musical conservé depuis des siècles dans cette même cour.
L’artiste se tourne vers les maquis à orchestre de Ouagadougou. C’est en 2013, lors d’une session de jam dans un hôtel qu’il rencontre André Courbat, un guitariste suisse en voyage au Burkina. Dès lors, une amitié se lie et une aventure musicale s’enclenche dont l’aboutissement est l’album « Nanluli ».
Dans cette œuvre, deux cultures musicales et des sensibilités se mêlent pour donner un style que Jacob Salem nomme « le rock mossi ». Ses textes en mooré sont riches de symboles. Ils s’inspirent des choses vues et entendues à la cour notamment les grandes épopées royales aux tracasseries quotidiennes des citoyens.
« Nanluli », une de ces histoires entendues dans la cour royale
« Nanluli » est l’histoire d’un homme qui voulait se suicider sous la période De Gaulle parce qu’il ne peut pas payer les impôts», explique l’artiste.
A en croire Salem, les choses n’ont pas tant changé au 21e siècle. « Si vous remarquez, dit-il, même aujourd’hui on continue à payer les impôts à ceux qui nous ont colonisés. Nous ne donnons pas l’argent comme avant mais ce qu’on donne aujourd’hui est plus. Ils continuent à venir chercher nos biens. En plus, il y a du suicide au Burkina. Les gens le font face aux difficultés pour fuir la honte ».
Revelyn SOME
Burkina24
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