Stimuler le développement du Burkina Faso par le biais du financement innovant

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Le 29 décembre dernier, le Burkina Faso a investi son nouveau Président, S.E.M. Roch Marc Christian Kaboré, après une transition mouvementée de plus d’un an. Nouvelle année, nouveau régime : M. Kaboré entend rompre avec la 4ème République de Blaise Compaoré en instaurant une nouvelle Constitution. Cette résolution s’accompagne d’un agenda pour le développement bien rempli qui, les Burkinabè l’espèrent, apportera un second souffle au pays.

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La santé, l’éducation, l’accès à l’eau et l’agriculture figurent parmi les priorités du nouveau gouvernement en matière de développement. Selon des chiffres fournis par le cabinet présidentiel, le coût des projets visant à améliorer la performance de ces secteurs s’élève à 7 086 milliards de francs CFA, soit un peu plus de 11,5 milliards de dollars. Le gouvernement espère couvrir ces dépenses grâce au secteur privé, à la lutte contre la fraude et à l’aide internationale[1]. La portion provenant de cette dernière s’élève à 240 milliards CFA Francs, soit 396 million de dollars.

Cependant, des institutions internationales comme les Nations Unies, le FMI et la Banque mondiale encouragent les pays en développement comme le Burkina Faso à réduire leur dépendance à l’aide étrangère en s’appuyant sur le financement innovant du développement, une approche qui encourage les pays concernés à mettre en place un ou des mécanismes visant à tirer parti de leurs propres ressources afin de générer du revenu supplémentaire.

Ces mécanismes sont organisés en quatre grandes catégories :

  1. Les taxes, micro-contributions ou autres frais obligatoires sur les activités mondialisées
  2. Les contributions volontaires de solidarité
  3. Le « Frontloading » et les instruments de dette
  4. Les garanties publiques, incitations aux partenariats public-privé, assurance et autres mécanismes de marché

Plusieurs pays africains, parmi lesquels la Tanzanie et le Rwanda, ont mis en place un mécanisme appartenant à la première catégorie, avec grand succès. Ce mécanisme consiste à prélever une micro-contribution sur chaque minute d’appel international entrant sur leur territoire.

Global Voice Group (GVG), une société pionnière dans les technologies de gouvernance des télécoms, a joué le rôle de facilitateur dans la mise en œuvre du mécanisme en question. L’impact de ce type de prélèvement sur les consommateurs et les fournisseurs de service est minimal.

Cependant, les micro-contributions permettent aux gouvernements de débloquer des fonds considérables. La Tanzanie et le Rwanda ont ainsi pu générer des revenus supplémentaires substantiels que le gouvernement peut utiliser comme il le juge adéquat, par exemple en l’injectant dans le développement.

Le secteur des télécoms du Burkina présente également un potentiel très intéressant pour la mise en place d’un mécanisme semblable de financement innovant. En effet, grâce à la concurrence, la téléphonie mobile a connu une forte croissance dans le pays depuis 2000.

Et même si le taux de pénétration du mobile (79% au début 2016, d’après la GSMA) n’a pas encore atteint les valeurs élevées d’autres pays d’Afrique – 101% pour le Bénin et 97,5% pour la Côte d’ivoire, par exemple – il continue d’augmenter régulièrement. Ainsi, en 2012, une croissance de 30% du nombre d’abonnés au mobile a été enregistrée[2].

De plus, des chiffres publiés par l’autorité burkinabè de régulation des télécoms, l’ARCEP, indiquent qu’en 2014, le volume total de trafic téléphonique international entrant était de 418,75 million de minutes, c’est-à-dire bien plus de la moitié du volume de trafic international sortant (180 millions de minutes).

Un calcul rapide prenant en compte le volume total de trafic international entrant enregistré en 2014 permet de constater que le prélèvement, au Burkina Faso, d’une micro-contribution de 5 centimes de dollar par minute sur ce trafic, comme l’ont fait le Rwanda et la Tanzanie, permettrait au gouvernement  de lever, en seulement un an, des fonds supplémentaires de près de 21 millions de dollars. Cette somme substantielle pourrait ensuite servir à financer certains projets de développement national, en accord avec l’ambitieux programme de développement du Président Kaboré.

Par Flore Senga

Correspondance particulière


[1]http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/12/29/burkina-faso-les-grandes-promesses-de-roch-marc-christian-kabore_4839219_3212.html#8V0cbftyBdwCBV63.99

[2] http://www.budde.com.au/Research/Burkina-Faso-Telecoms-Mobile-and-Broadband-Statistics-and-Analyses.html?r=51

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Rédaction B24

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