Le « chef suprême des Koglwéogo » aux Koglwéogo: « Il faut savoir raison garder »
Le ministre de la sécurité intérieure, muni de sa casquette de « chef suprême des Koglwéogo », a enclenché sa mission d’encadrement et de rappel à l’ordre des comités locaux de sécurité (CLS). Il a débuté son périple ce lundi 25 avril 2016 par Boulsa, chef-lieu de la province du Namentenga. Là, Simon Compaoré a expliqué aux membres des comités d’auto-défense, l’« impérieuse nécessité de respecter les lois ».
« Nous avons tenu à fixer les principes, en reconnaissant avec les participants à l’assemblée générale que les Koglwégo sont une trouvaille populaire, qui mérite d’être saluée dans le cadre des initiatives locales de sécurité », a dit le ministre de la sécurité.
Selon lui, certaines actions des Koglwéogo ont pu conforter l’action du gouvernement et des forces de sécurité. Il n’a pas pour autant occulté les « nombreux » dérapages constatés sur le terrain autour de certains Koglwéogo, et qui, reconnait le ministre, ont quelque fois hélas abouti à mort d’hommes.
« Il faut savoir raison garder »
Au regard de ces dérapages, Simon Compaoré a rappelé aux CLS avec insistance que « nous sommes dans un Etat de droit et que dans un Etat de droit, il y a des lois et des règlements qu’il faut respecter » et que malgré tout, « la vie humaine est sacrée ». Et le respect strict de cet état de fait est primordial dans la consolidation des acquis démocratiques déjà engrangés.
Le ministre de la sécurité assure comprendre la douleur des victimes qui ont été dépouillées de tout. « Mais, dit-il, il faut savoir raison garder ».
Cela suppose selon lui de recourir aux services de gendarmerie et police malgré les avatars. « Il faut nécessairement que nous rétablissons les ponts entre les forces de sécurité, la justice et les Koglwéogo », a martelé le ministre de la sécurité.
Et à entendre Sayouba Kouraogo, secrétaire général de l’association Koglwéogo du Namentenga, les dérapages font partie du passé. « Nous respecterons la loi », a-t-il déclaré. Qu’en est-il des amendes et autres ?
« Les gens disent des amendes, mais ce n’est pas des amendes, dit-il. C’est l’essence et c’était un genre de correction. Nous les hommes intègres, on a peur de la honte. Donc, si on te faisait payer quelque chose, les autres vont laisser ».
« Il n’y a plus assez de voleurs »
Selon le ministre, la nécessité du rétablissement des ponts réside dans le fait que de par leurs actions, les Koglwéogo sont arrivés à assainir des zones comme Boulsa. « Il n’y a pratiquement plus de gros voleurs comme cela à Boulsa », déclare-t-il avant d’ajouter que « tous ceux qui faisaient exercice dans ce domaine-là, ont su qu’il n’y a plus de place pour des voleurs».
Une déclaration que confirme le secrétaire général de l’association Koglwéogo du Namentenga. « Il n’y a plus assez de voleurs. Vous pouvez faire quelque chose genre test voir. Si vous déposez quelque chose dehors, on va vous ramener ça ici. C’est pour cela, que nous disons qu’il n’y a plus de voleur à Boulsa. S’il y a quelqu’un qui a trouvé quelque chose, il ramène ça chez nous, des fois à la gendarmerie, des fois à la radio. Les communiqués se font partout et à tout moment quand il y a des pertes », déclare-t-il.
« Il y a une impérieuse nécessité de respecter les lois »
Tout en les félicitant pour ces acquis, Simon Compaoré n’a pas manqué de faire un rappel à l’ordre. Cela tient selon lui de l’« impérieuse nécessité de respecter les lois ». Aux Koglwéogo de Boulsa et par ricochet à tous les autres CLS du pays, il leur a adressé le message suivant : « A chaque fois qu’ils respecteront la loi, ils trouveront à leurs côtés les forces de sécurité, l’Etat central pour les accompagner ».
« Nous allons les proposer en décoration »
Cet accompagnement de l’Etat central, ils pourront l’obtenir à condition qu’il y ait une « espèce de coordination » au niveau de chaque collectivité, chaque mairie. C’est la proposition faite par le « chef suprême des Koglwéogo » à la section du Namentenga.
Et « ceux qui vont se montrer exemplaires, nous allons les proposer en décoration », a confié le ministre de la sécurité, car dit-il « il faut que la République reconnaisse la valeur de ces initiatives qui ne viennent pas de nous, mais de la base, c’est-à-dire du peuple ».
Oui Koueta
Burkina24
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