Don de sang: Le Centre national de Transfusion sanguine lance l’alerte
Des estimations du Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou (CRTS-O), les élèves et étudiants sont les principaux donneurs de sang. Pour éviter la pénurie de sang pendant la « période difficile » (juillet – octobre), période de vacances, le Centre national de Transfusion sanguine (CNTS) lance l’alerte. Au CNTS, on déplore l’incapacité à fournir les 180 000 poches de sang nécessaires au pays. Le personnel du centre était face à la presse ce vendredi 27 mai 2016.
« Il y aura une période difficile dans la période difficile », s’alarme Henriette Bambara, directrice de la communication et de la promotion du don de sang. Le jeûne musulman est prévu pour se tenir en juin. Selon elle, l’apport de la communauté est conséquent à tel point, qu’il faut développer des stratégies. Et comme « un homme prévenu en vaut deux », dit-elle, c’est maintenant qu’il faut alerter les éventuels donneurs de sang pour qu’ils viennent à la rescousse.
Une demande croissante
Pour cette année, déjà de mars à avril, la demande était de 150 poches par jour à l’antenne du CHU Yalgado Ouédraogo. Selon les estimations du Dr Jean Etienne Koanda, directeur régional de Ouagadougou, la demande a grimpé à partir de mai, de 180 – 200 poches par jour, rien que pour la seule région de Ouagadougou sans compter les expressions de demande sang provenant des autres districts sanitaires alentours.
« Actuellement, il nous faut au minimum 300 poches par jour », dit-il. Ainsi, de juillet à septembre, pour la seule région de Ouagadougou, il faut 36 000 poches pour couvrir les besoins qui seront exprimés. Etendue aux régions que la capitale couvre, la demande est estimée à environ 50 000 poches.
La période difficile correspond à celle des vacances scolaires. L’absence de ces principaux donneurs que sont les élèves oblige le CNTS à se tourner vers d’autres donneurs sans pour autant combler le manque de poches de sang.
« Deux ou trois arrondissements peuvent assurer pour l’année »
« Il nous faut seulement 180 000 poches au Burkina pour qu’il n’y ait pas un problème de demande de sang. Rien que la ville de Ouagadougou, deux ou trois arrondissements peuvent assurer pour l’année. Malgré les efforts que nous faisons, en dehors des élèves, les autres peinent à rentrer dans la danse », a déclaré le Dr Konseybo Alain du service collecte de sang.
Quant au don de remplacement, « c’est le dernier recours », dit-il. C’est quand ils n’ont plus de solutions, qu’ils demandent aux parents (du malade) de le faire. Tout cela témoigne selon lui de la difficulté d’obtenir les 180 000 poches de sang à même de couvrir les besoins annuels.
Don de sang rémunéré ?
Au CNTS, cette option n’est pas envisagée. « Quelqu’un qui donne son sang, tout ce qu’il doit attendre, c’est la satisfaction morale », a estimé le Dr Konseybo. La résultante de l’acceptation du don de sang rémunéré aura pour conséquence l’augmentation de la poche de sang qui coûte 40 000 F CFA. Le Dr Konseybo prévient. « Si en plus de cela, il faut rémunérer le donneur », dit-il, il s’inquiète que le centre de transfusion sanguine ne soit plus à mesure d’assurer la gratuité du don de sang au Burkina.
Oui Koueta
Burkina24
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