Municipales 2016 : Le MPP a « distribué de l’argent comme jamais au Burkina » (CFOP) 

Le bilan de sa participation aux élections municipales du 22 mai 2016 (campagne, élection et vote) était le principal point de la conférence de presse organisée ce lundi 30 mai 2016 par le Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP). Concernant les élections municipales, la note de l’opposition est « qu’il y a eu un grave recul démocratique ».

Dans sa déclaration liminaire, le Chef de file de l’opposition politique burkinabè (CFOP) affirme avoir constaté « un grave recul démocratique avec les violences qui ont émaillé le scrutin et des tentatives de fraudes massives ».

Roch Kaboré a oublié. Au chapitre des violences, citant le Président du Faso, Roch Kaboré, qui a affirmé que le rubicond a été franchi, le CFOP estime qu’il a « tout à fait raison. Sauf qu’il (Roch Kaboré) a oublié de reconnaître que ces violences sont le fait de son propre parti, le MPP et qu’il doit commencer par mettre de l’ordre dans sa propre maison ».

Dans certaines communes, notamment à Bouroum Bouroum, Béguédo ou Zogoré, les élections n’ont pas pu se tenir. L’opposition déclare prendre acte de la décision de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de reporter les votes, mais prévient : « lors de cette reprise, seules les listes qui avaient été déjà validées pourront concourir ».

Audio – Des leaders de l’Opposition citent des cas de fraudes électorales

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Pour renchérir, Me Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA cite en exemple le report des élections couplées présidentielle et législatives du fait du coup d’Etat de septembre 2015. A la reprise, les élections ont eu lieu avec les candidats, rappelle-t-il. Ainsi pour le CFOP, « l’opposition n’acceptera pas que l’on permette au MPP de revenir dans le jeu ».

La grande désillusion. De ce qui est du taux de participation aux élections municipales, 47,93% selon la CENI, l’Opposition, tout en le jugeant « faible » estime qu’il découle « de la grande désillusion des Burkinabè qui ne croient plus à l’utilité du vote. C’est une interpellation forte pour le régime en place et pour l’ensemble de la classe politique ».

Toujours dans le cadre des municipales, l’Opposition dénonce une « corruption électorale généralisée » du fait du parti au pouvoir, le MPP qui a « distribué de l’argent comme il s’en n’est jamais vu au Burkina ». Aussi, cite-t-elle la diatribe du Pr Etienne Traoré dont le parti, Burkina Yiriwa, est  membre de la majorité présidentielle.

Sur la situation nationale, l’Opposition estime que « l’économie est en train de sombrer » et le gouvernement « assiste de façon impuissante ou se débat de façon maladroite ».

Une tradition de pillage. Revenant sur la nomination de Lassané Savadogo au poste de directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), le CFOP affirme y voir une « volonté de poursuivre une tradition de pillage » des ressources publiques du Burkina. Sur un autre point de la situation nationale qui concerne le dossier du coup d’Etat, l’Opposition pense que « les dossiers sont suffisamment mûrs pour qu’un procès puisse se tenir ».

Ignace Ismaël NABOLE

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