Foire aux semences améliorées: « Ici on trouve toutes les variétés que nous voulons » (El Hadj Harouna Ouédraogo)

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La route de sortie de l’insécurité alimentaire passe également par l’acquisition de semences améliorées par les agriculteurs. C’est conscients de cela, que les acteurs du monde agricole ont initié la foire aux semences améliorées, une rencontre visant à mettre les producteurs au parfum des variétés. Le lancement de la 7ème édition a eu lieu ce jeudi 2 juin 2016 à l’Institut de l’environnement et de recherche agricoles (INERA).

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Le doute ne plane plus dans la tête du Dr Amidou Traoré, directeur général de l’INERA. Il insiste sur le fait que « la recherche agricole doit être considérée comme un élément clé dans le développement socio-économique du Burkina Faso ». Et parce qu’ « aucun pays ne s’est développé sans la recherche scientifique », le chercheur a estimé qu’« il est raisonnable de penser que le Burkina n’échappera pas à la règle ».

Ce n’est pas le ministre en charge de la recherche scientifique et de l’innovation, qui dira le contraire. Filiga Michel Sawadogo, par ailleurs parrain de la cérémonie, a dit que la production de semences améliorées détient une place centrale dans la politique agricole du gouvernement.

Joseph Thiéba, secrétaire général de l’Union nationale des producteurs semenciers du Burkina
Joseph Thiéba, secrétaire général de l’Union nationale des producteurs semenciers du Burkina

Et la foire aux semences et variétés améliorées de plantes constitue pour lui une initiative à soutenir et à encourager. « C’est l’occasion, dit-il, pour les entreprises semencières, des organisations de producteurs de semences, des producteurs individuels de semences de s’approvisionner en semences de base ».

Jacob Ouédraogo, le ministre de l’agriculture était lui aussi de la partie. Le parrain de la foire a rappelé au passage que l’agriculture constitue  la principale source de revenus pour la majorité de la population.

Mais, note-t-il, des facteurs comme la dégradation des sols, la baisse de la pluviométrie, le faible accès des producteurs aux crédits et aux intrants de qualité constituent eux aussi des obstacles sur le chemin qui mène à la sortie du pays de l’insécurité alimentaire.

En raison de tous ces facteurs, les agriculteurs méritent d’être accompagnés. Eux qui peinent à s’offrir encore les semences améliorées en quantité suffisante.

Joseph Thiéba appartient à la famille des semenciers. Il est le secrétaire général de l’Union nationale des producteurs semenciers du Burkina. Et les semences améliorées constituent le « gagne-pain » pour les 4000 autres producteurs semenciers et lui. « Une telle foire est une tribune pour nous aider à nous réaliser, à contribuer à chasser la faim de ce pays », dit-il.

Les semenciers sont un maillon important dans la chaîne de vulgarisation des semences améliorées. Et pour cause, ces semences passent par eux pour être ré-multipliées. Des semences dont les paysans n’utilisent qu’une « faible » quantité. « C’est une véritable perte », déclare Joseph Thiéba.

Le ministre Filiga Michel Sawadogo (cravate) était présent à la foire
Le ministre Filiga Michel Sawadogo (cravate) était présent à la foire

Cette faible utilisation des semences améliorées est liée au coût et à la distance à parcourir pour se les procurées. « Ici on trouve toutes les variétés que nous voulons », a déclaré El Hadj Ouédraogo Harouna, producteur semencier de la région du Nord. Mais, le prix « ici (à l’INERA) » n’est pas à la portée de tous. « Chez nous, confie-t-il, on paye les semences certifiées à 900 francs le kilo ». Petit renseignement pris sur place, le kilogramme de semence de base (haricot) coûte 2 500 FCFA.

Cet écart de prix de 1 600 FCFA est encore « trop gros » pour les petits agriculteurs. Malgré cela, la confiance de Joseph Thiéba reste intacte. « Si tout le monde s’investissait à utiliser toutes ces semences, en réalité nous aurions dépassé le cap de l’autosuffisance alimentaire », dit-il.

Oui Koueta

Burkina24

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