Yacouba Kientega : «Salif Diallo est très mal placé » pour parler de Breton Wood
Yacouba Kientega, porte-parole de la coordination des comités de défenses des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou a invité, mardi 6 septembre 2016, le gouvernement burkinabè, à trouver de nouvelles orientations pour redresser l’économie et surtout à se démarquer de dettes auprès du FMI et de la Banque mondiale.
« L’ordre néolibéral, imposé dans notre pays par la Banque mondiale et le FMI, est un véritable désastre social », a déploré, mardi 6 septembre 2016, Yacouba kientega, lors d’une conférence de presse tenue en marge de la commémoration du 1er anniversaire de la résistance populaire contre le putsch manqué du 16 septembre 2015.
Pour lui, les dettes contractées auprès de ces institutions, dont il recommande de s’en prémunir, conduisent les pays comme le Burkina Faso dans « une faillite économique et sociale » marquée par « les privatisations sauvages, le règne des monopoles, les licenciements massifs, l’aggravation des conditions de vie des populations et l’aliénation de la souveraineté des peuples ».
A priori, si ses propos corroborent avec ceux de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo sur la question, il existe une divergence à noter dans leur point de vue, a dit Yacouba Kientega.
Selon lui, « il (Salif Diallo NDLR) a critiqué en disant que le FMI et la banque mondiale n’ont pas apporté de solutions mais en même temps, il dit qu’il faut aller demander des gros sous ».
Or, poursuit-il, « c’est la problématique même d’aller s’aliéner auprès de ces structures qui pose problème ».
Tout en qualifiant donc les propos de président de l’assemblée nationale de « purement populistes », le porte-parole des CDAIP de la Ouagadougou a fait savoir que « Salif Diallo est très mal placé pour dire que le FMI et la banque mondiale n’ont pas pu aider un pays à sortir de la misère » car, dit-il, « il était là quand le Burkina rentrait dans les PAS (Programme d’ajustement structurel, NDLR), il était l’un des acteurs clés pour qu’on rentre dans ces PAS ».
« Il faut récupérer l’argent volé »
Selon Yacouba Kientega, après l’insurrection populaire, l’une des premières préoccupations du pouvoir pour la relance de l’économie était de « procéder au jugement des nombreux dossiers de crimes économiques et récupérer l’argent volé au peuple par les dignitaires du pouvoir déchu et leurs amis ».
Pour lui, l’argent détenu par « cette minorité de dirigeants corrompus et mafieux qui ont géré le pays pendant 30 ans » est à même de pouvoir contribuer à améliorer les conditions de vie des populations. « Il faut donc le récupérer ! », a-t-il martelé.
Une telle action, a soutenu Yacouba Kientega, permettra au pays de disposer de ressources conséquentes « au lieu de faire la manche » ou « d’aller chercher de l’argent ailleurs notamment dans la poche du contribuable en situation déjà difficile ».
Mamady Zango
Burkina24
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