« Sous le règne actuel du MPP, le sinistre et épais voile de l’impunité continue » (MBDHP)
Presque deux années après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à la veille de la commémoration de la « résistance populaire victorieuse » contre le putsch des 16 et 17 septembre 2015, le Comité exécutif du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) a dressé un bilan « plus que mitigé » quant au traitement des dossiers en justice. C’était le jeudi 15 septembre 2016 à Ouagadougou.
Faisant le point sur les dossiers de crimes économiques et de sang, le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), sur celui des 30 et 31 octobre 2014, note que malgré « les forts présomptions sur les éléments de l’ex-RSP, dont le général Yacouba Isaac Zida, aucune inculpation n’a été prononcée à ce jour ».
Sur celui relatif au putsch, le mouvement dit noter « des faits graves et inquiétants ». Des faits ayant trait au remplacement de magistrats au Tribunal militaire sans arguments juridiques convaincants, le tripatouillage du plumitif à la Cour de cassation rendant suspecte et douteuse la décision d’annulation du mandat d’arrêt de Guillaume Soro.
« Sous le règne actuel du MPP, le sinistre et épais voile de l’impunité continue »
Quant aux dossiers Thomas Sankara et Dabo Boukary, « le peuple attend toujours de voir juger et condamner les commanditaires et exécutants de leur assassinat ». A propos des crimes économiques, le MBDHP attend que des mesures concrètes soient prises en vue du rapatriement des « biens volés ».
En somme, le MBDHP s’accorde à dire que le bilan sur l’avancée des dossiers « est plus que mitigé et l’attitude de nos dirigeants, bien suspecte ». Aussi, indique Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP, « sous le règne actuel du MPP, le sinistre et épais voile de l’impunité continue de couvrir bien de dossiers de crimes de sang et de crimes économiques ».
A noter que dans le cadre des dossiers pendants, Maiza Sérémé, le procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Ouagadougou a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a été énuméré les entraves au bon déroulement judiciaire des dossiers. De celles-ci, Maiza Sérémé a évoqué des difficultés à identifier les victimes.
« Zida doit revenir ! »
A ce propos, le MBDHP a marqué son étonnement. « Nous avons recensé 145 victimes », a lancé Chrysogone Zougmoré. « Même si c’est par un communiqué dans la presse, les victimes allaient venir », renchérit Me Prosper Farama. De tout cela, le MBDHP affirme être prêt à ouvrir ses archives à la justice, « nous ne sommes pas fermés », informe le président du MBDHP.
Le cas du général Isaac Zida est revenu sur la table lors de cette conférence presse. Sur la question, Me Prosper Farama insiste sur le fait que « Zida doit revenir. Sinon dit-il, il n’y aurait pas justice. On n’aurait pas la vérité dans cette affaire. Je ne dis pas qu’il est coupable, mais qu’il est suspect ».
Sur les responsabilités lors des évènements des 30 et 31 octobre 2014, Me Farama estime que « tous les chefs militaires doivent être entendus y compris le ministre de la sécurité parce qu’il n’y avait pas que des militaires, il y avait aussi des policiers. Le chef d’Etat-major doit être entendu aussi. Ils (les chefs militaires) doivent être retenus comme coupables si jugement il y a ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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