Burkina : Militaires et gendarmes retraités en colère
Ils avaient prévu de battre la terre rouge qui mène au ministère de la défense à Ouaga 2 000, le 20 décembre 2016. Pour éviter qu’il y ait amalgame avec le procès Madi Ouédraogo et 28 autres qui s’ouvrait le même jour, les militaires et gendarmes retraités du Burkina ont finalement entrepris leur démarche le mardi 24 janvier 2017.
En 2004, le Gouvernement a décidé de rallonger de 5 ans le départ à la retraite. « L’armée n’a pas suivi le mouvement », explique l’adjudant-chef à la retraite Badini Ousmane, vice-président et porte-parole du Collectif des militaires et gendarmes retraités.
Selon les retraités, ce rallongement était de 5 ans, alors que l’armée leur en a servi une année. Le mouvement de ce mardi 24 janvier 2017 vise, selon l’adjudant-chef à la retraite Badini Ousmane, à rencontrer le ministre de défense (Roch Kaboré qui est actuellement à Niamey au Niger, ndlr) pour réclamer une indemnité compensatoire pour les 4 ans.
De l’avis du vice-président et porte-parole du Collectif des militaires et gendarmes retraités, le contenu du règlement de cette indemnité est laissé à l’appréciation des autorités. Cette indemnité pourrait être versée dans leur pension de retraite, susurre un membre du collectif.
Le sit-in des militaires et gendarmes à la retraite a commencé dans la matinée de ce mardi après 7h. Il a fallu des négociations avec les gendarmes qui se sont déportés à 500 mètres du ministère de la défense pour établir un cordon de sécurité afin qu’une délégation du collectif puisse se rendre au dit ministère.
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Après plus de deux heures d’attente, la délégation partie pourparler est revenue avec le sourire. Ils ont été reçus par le colonel Alassane Moné, secrétaire général du ministère. Du point fait par le porte-parole du Collectif des militaires et gendarmes retraités, la promesse a été faite par le secrétaire général que leurs doléances seront transmises à Roch Kaboré, ministre de la défense.
Le collectif compte « de façon empirique, 10 000 à 15 000 hommes », estime l’adjudant-chef à la retraite Badini Ousmane. Ces derniers seraient des militaires et des gendarmes qui sont partis en retraite sur une période de 12 ans. Malgré leur état de retraités, beaucoup n’ont pas manqué affirmer être prêts à répondre à un appel de l’armée pour la lutte contre le terrorisme.
A noter que des veuves de militaires et gendarmes étaient aussi présentes. De celles-ci, Mariam Zampaligré qui a perdu son mari il y a 13 ans de cela, est venue plaider la cause de ses enfants et des autres veuves. « Nous n’avons rien si ce n’est les trois mois (pension de retraite, ndlr), dit-elle. Avec ces trois mois, il faut payer la scolarité, il faut acheter des provisions », se plaint Mariam Zampaligré.
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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