Pour être reconnu comme cinéaste, Boubakar Diallo doit-il changer son nom ?

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Dans cette tribune, la journaliste tunisienne Zouhour Harbaoui  s’offusque de la non prise en compte de l’oeuvre du cinéaste burkinabè Boubakar Diallo.

Code Phénix est un Dossier brûlant qui pousse à une Traque à Ouaga, où l’on peut rencontrer Sam-le-caïd, devenu Mōgō-Puissant. Celui-ci rêve, sûrement, de mettre la main sur L’or des Younga. Il ne peut pas car il n’a pas Le cœur de lion et risque de connaître une Série noire à Koulbi, pour avoir oublié La sacoche. Il fera Une longue traversée pour retrouver La villa rouge après avoir rencontré La Belle, la Brute et le Berger, et Saana.

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Pas de Congé de mariage ni pour Julie et Roméo, ni pour Omar et Charly, ni pour Clara, ni pour Safia, encore moi pour Fabiola, qui forme avec son Cheick, Un couple parfait. Pas besoin de mettre Le foulard noir sur les productions de Boubakar Diallo.

Le foulard noir, c’est ce qu’a essayé de mettre un cinéaste burkinabè dont je tairais le nom et qui n’a rien réalisé depuis près de 10 ans. «Boubakar Diallo ne fait pas du cinéma !» m’a-t-il lancé, avec une pointe d’agacement, lors d’une conversation. J’avais envie de lui répondre «S’il ne fait pas de cinéma, il fait quoi avec sa caméra, ses scénarios, ses réalisations ? De la cuisine ?». Mais la bienséance étant, puisque ce cinéaste burkinabè était invité à un festival de cinéma, je ne devais pas lui répliquer, sinon je l’aurais fait assez sèchement. Ma réplique est, donc, restée dans ma gorge.

Moi j’aime les productions de Boubakar Diallo, avec leurs qualités et leurs défauts. Pour moi c’est du cinéma, car le cinéma doit apporter du plaisir. Et moi quand je regarde les productions de Boubakar Diallo, je sens du plaisir. De plus, ses films et ses feuilletons sont accessibles à tout le monde, et c’est ce qui est important. Pas de masturbation intellectuelle mal placée. Pas de bon vouloir de plaire à l’Occident à tout prix. Les sujets abordés dans la plupart des productions de Diallo parlent aux Burkinabè et aux Africains en général. Certaines ont été réalisées pour sensibiliser le public.

Comme il y a un théâtre de sensibilisation, on peut dire qu’il y a également un cinéma ou des feuilletons de sensibilisation. Ainsi si l’on prend le film «Clara» et le feuilleton «Omar et Charly», l’un tiré de l’autre, le terme, à part l’amour qu’Omar a pour Clara, est le don du sang.

Dans le long métrage «Congé de mariage» et le feuilleton «La sacoche», également tiré l’un de l’autre, outre les problèmes conjugaux, l’infidélité et le fameux «vol» de la sacoche, il y a une sensibilisation afin que les gens s’inscrivent à la caisse nationale des retraités. Et l’on peut continuer comme ça par exemple avec «Fabiola» et son problème de stérilité, etc.

Ah, oui ! J’aime les productions de Boubakar Diallo, avec un faible toutefois pour le feuilleton «Série noire à Koulbi» qui m’a fait découvrir une des facettes de la campagne burkinabè et de la vie qu’on y mène. Je ne sais pas pourquoi mais quand je regardais ce feuilleton -après avoir vu le film «La Belle, la Brute, et le Berger», l’un découlant de l’autre- j’étais carrément dedans, comme si j’étais un personnage invisible.

Attention, je ne suis pas limitée aux productions de Boubakar Diallo. Que cela soit clair ! J’ai également vu, par exemple et j’écris bien par exemple, «Trois hommes et un village» et «Trois femmes et un village», qui m’ont plu aussi. Je suis régulièrement les productions burkinabè parce que cela me plaît, mais j’ai un faible pour celles de Diallo.

Alors, que ce cinéaste burkinabè, qui m’a dit, un jour, avec un air supérieur, que Boubakar Diallo ne fait pas de cinéma, visionne les films de ce réalisateur et les analyse…

A moins que Boubakar Diallo ne soit obligé de devenir Boubakar Ouédraogo pour avoir le respect de ses pairs…

Zouhour HARBAOUI

(Tunisie)

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7 commentaires

  1. je veux savoir comment une jeune scénariste peux avoir votre aide pour produire son flim

  2. L’investigation sur le terrain politique peut être un plus au débat ainsi lancé! En tout cas merci Zouhour HARBAOUI pour votre contribution à l’avancée du Burkina Faso!

  3. Le cinéastre qui dit que Boubacar Diallo ne fait pas du cinéma peut aimer ou ne pas aimer ce qu’il fait. Mais cela ne signifie pas forcement que c’est à cause de son ethnie. Réfléchissez bien chers compatriotes et ne laissez pas quelqu’un venir semer la haine au milieu de vous. Il n’y a pas longtemps on parlait d’une autre mésentente entre deux grands cinéastres burkinabè. Pourtant ces deux là sont de la même ethnie. Donc arrêtez vos histoires Zouhour HARBAOUI. J’ai aimé le ton et le style de votre papier mais la raison avancée me semble non fondée. Les cinéastres burkinabè sont comme ça ils s’aiment ou ils ne s’aiment ou ils forment des clans. Mais la raison est autre. Pas l’ethnie.

  4. Bien dit,au Burkina certaines personnes pensent être le centre de la terre.Ils aiment bien se chatouiller et rire ,suivez mon regard chassez le naturel et il revient au galop.Ah le complexe quand tu nous tiens!

  5. J’aime bien des films. Monsieur DIALLO est un cinéaste et produit de bon film.

  6. Zouhour HARBAOUI,
    Vous venez de mettre le doigt sur la plaie ; au BF nous avons des sujets tabous : ethnie – religion – region – chefferie coutumiere -… ; nous persistons dans la politique de l’autruche…jusqu’a ce que « le genie sorte de la gourde » ; vous effleurez le probleme -reel- mais occulte de l’ethnicisme nie avec vehemence par presque tous ; pretendant qu’il n’existe pas au FASO. Vous avez l’avantage de ne pas etre Burkinabe ; ce qui vous permet d’etre objective et candide.
    Merci a vous !

  7. Aboubakar DIALLO est pour moi le meilleur cineaste burkinabè

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