Sécurité et développement du Burkina : 1.350 km de frontières à délimiter
Confronté à des problèmes d’insécurité, le Burkina multiplie les actions pour une gestion harmonieuse de ses frontières et de ses espaces frontaliers. Pour y arriver, il faut résoudre plusieurs questions dont l’imprécision des frontières. Le parachèvement du processus de matérialisation des 40% restants des frontières terrestres du Burkina, le renforcement des capacités des acteurs frontaliers, la promotion des initiatives locales sont entre autres sujets au cœur de la deuxième session ordinaire du Conseil des frontières ouverte ce 20 février 2017 à Ouagadougou.
Le ministère de l’administration territoriale organise sa deuxième session ordinaire du Conseil des frontières ce lundi 20 février 2017. La cérémonie est présidée par le Premier ministre représenté par le ministre d’Etat, Simon Compaoré.
Une minute de silence a été observée dès l’entame de la rencontre à la mémoire de toutes les victimes d’attaques terroristes. La problématique de la gestion des frontières est complexe, reconnaissent les acteurs. Sa résolution permettra de favoriser notamment le développement du commerce international et la facilitation de la mobilité urbaine.
Le Burkina partage une frontière longue d’environ 3.615 km avec six pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo). Cependant, seules les frontières avec le Ghana, le Mali, le Togo et une partie du Niger sont entièrement matérialisées, délimitées et bornées à ce jour soit 2.265 km (60%). Il reste donc environ 1.350 km de frontières à matérialiser.
Toutefois, « qui dit délimitation de frontières dit discussion avec ses voisins », signale d’emblée le ministre d’Etat. Cette deuxième session se tient dans un contexte difficile sur le plan sécuritaire. La finalisation du processus de matérialisation des frontières terrestres demeure toujours un grand défi car étant la première condition pour une maîtrise des limites territoriales.
A ce défi, s’ajoutent ceux liés à la sécurité et au développement des espaces frontaliers. En effet, plusieurs frontières africaines sont restées longtemps des espaces marginalisés. La maîtrise des frontières est devenue donc un enjeu de gouvernance.
Les quatre défis majeurs à relever…
Raison pour laquelle, le Burkina s’est doté d’institutions et a adopté des mesures à même de gérer, dans une démarche prospective et participative, les questions stratégiques des frontières. Il y a notamment la création en 2013 du décret de la Commission nationale des frontières, l’adoption en 2015 de la Stratégie nationale de la gestion des frontières et la recherche de financement pour la mise en œuvre du Programme d’appui à la gestion intégrée des frontières.
Selon Simon Compaoré, quatre défis majeurs devraient être relevés au sortir de cette deuxième session du Conseil des frontières : le parachèvement du processus de matérialisation des 40% restants des frontières terrestres, de meilleurs maillages sécuritaires des frontières et des espaces frontaliers, le renforcement des capacités des acteurs frontaliers, la promotion des initiatives locales en vue d’impulser un développement économique, social et culturel.
« Il s’agira pour nous de fixer pour 2017 des orientations qui puissent nous amener à relever ces quatre défis ainsi identifiés. On ne peut pas organiser des actions de développement si on n’a pas une meilleure sécurisation des frontières », dit-il.
Les autorités souhaitent que d’ici à fin 2018, la délimitation et la pose des bornes connaissent des avancées significatives au niveau des frontières avec le Niger, le Bénin et la Côte d’Ivoire. A écouter le ministre de la sécurité intérieure, d’ici à 2026, toutes les frontières du Burkina devraient être délimitées.
Il faut rappeler que la Commission nationale des frontières réorganisée en 2015 est composée de deux organes : le Conseil des frontières (Organe décisionnel et d’orientation des questions frontalières présidé par le Premier ministère) et le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières (Organe technique d’exécution placé sous la hiérarchie du ministère de l’administration territoriale).
Noufou KINDO
Burkina 24
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