Les politiques seraient-ils atteints par une quête effrénée du buzz ?
Dans cette déclaration, le Cadre d’expression démocratique (CED) dévoile son opinion sur la conduite des élections municipales complémentaires et partielles.
Depuis un moment, l’opinion se laisse entraîner dans un débat malsain, où l’on voudrait faire croire que la CENI pourrait jouer le rôle du juge administratif (seul habilité à apprécier la validité des candidatures pour les élections locales) ou celui du gouvernement (seul autorisé à convoquer le corps électoral dans les conditions qu’il souhaite).
Que l’opinion publique ne soit pas, au détail près, au parfum du processus électoral, c’est excusable. Néanmoins, que certains veuillent jouer sur l’émotion que la personnalité du premier responsable de la CENI peut susciter au sein d’une certaine opinion nous parait irresponsable!
Dans un contexte de réconciliation, perpétuer l’idée inique de l’exclusion, prônée à l’époque par des personnes désormais « conviées au dîner », parce que l’on veut triompher sans concurrent, ou encore ressortir les mêmes ingrédients qui ont occasionné la non tenue des élections dans certaines localités, questionne sur la véritable disposition des politiques, quels qu’ils soient, à respecter leurs discours respectifs sur les principes d’ouverture et de compétition, gages de démocratie.
Dans le cadre du CED, nous ne nous déroberons guère. L’exclusion, quelle que soit la victime, est un poison pour la démocratie. La loyauté du combat électoral constitue la seule garantie de légitimité. Utiliser les failles de la loi pour écarter un adversaire est tout autant malsain que de proposer une loi pour garantir la mise à l’écart d’adversaires sérieux !
Qu’à cela ne tienne, nous pensons qu’à ce stade, les esprits devraient se tourner vers le gouvernement et le conseil d’État, qui seuls ont pour rôles de convocation le corps électoral et la validation des candidatures pour les locales. Charger la CENI, pour des faits qui ne relèvent pas de ses compétences, n’est que pure diversion dans le meilleur des cas, sinon une tentative de jeter en pâture des hommes qui travaillent, à l’image des précédentes équipes, pour la construction de la démocratie dans leur pays!
Ouagadougou le 27 mars 2017
Le Coordonnateur National
Pascal ZAIDA
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