RDC : Un scandale des passeports biométriques éclabousse le clan Kabila
L’agence de presse Reuters a révélé un business douteux derrière la confection du passeport biométrique en République démocratique du Congo, considéré comme l’un des passeports les plus chers au monde. Au bout du fil, l’investigation a abouti au clan du président Joseph Kabila, a relayé Africanews.
L’agence de presse Reuters a enquêté sur la fixation du prix unitaire du passeport congolais estimé à 185 Dollars soit un peu plus de 110.000 F CFA dans ce pays vu comme l’un des plus pauvres au monde.
« Sur ce prix, l‘État congolais ne percevrait que 65 dollars et les 120 dollars restant sont reversés à des entreprises, la Semlex, basée en Belgique et spécialisée dans la confection basée de documents de voyage (passeports, cartes d’identité…), et à une société du Golfe, LPRS », rapporte Africanews
La LPRS appartiendrait depuis juin 2015 à une certaine Makie Makolo Wangoi, présentée comme l’une des nombreuses sœurs du président Kabila ou comme sa nièce, précise Reuters ajoutant qu’elle attend encore de réunir toutes les preuves à cet effet.
La LPRS serait une compagnie offshore créée en vue d’engloutir les milliards qui seront capitalisés dans la confection des passeports biométriques sur les cinq ans que court le contrat avec Semlex.
Cette entreprise a fixé à 120 dollars la confection du passeport « pourtant, une offre bien inférieure à celle de Semlex a été faite au gouvernement congolais d’alors par une entreprise concurrente, la société Zetes qui a confirmé avoir présenté en 2014 un plan pour des passeports biométriques à 28,50 dollars, la pièce », explique notre source.
Les tentatives de Reuters pour avoir la version des autorités congolaises et des compagnies impliquées sont toutes restées lettre morte.
Le contrat de Semlex sur les passeports biométriques congolais est des plus sécurisants pour elle d’autant plus que qu’elle ne sera pas révocable avant 2020, date à laquelle prend fin le contrat, même en cas de changement de président.
La République démocratique du Congo est habituée aux scandales de ce genre. Selon un rapport de l’Africa Progress Panel en 2013, le pays de l’Afrique centrale aurait perdu près de 1,3 milliard de dollars de recettes dans cinq contrats miniers depuis 2010. « Des pertes colossales attribuées à une sous-évaluation systématique des actifs lors de la vente de concessions à des investisseurs », indique notre source.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
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