Front social au Burkina : Un Haut conseil du dialogue social pour crever l’abcès
Le front social n’a eu de cesse de bouillonner tout au long de l’année 2016 au Burkina Faso. Le bout du tunnel n’est pas encore perceptible pour le gouvernement de Paul Kaba Thiéba. Cela a conduit à la création par décret du Haut conseil du dialogue social avec pour objectif de remettre à plat le dispositif de rémunérations des travailleurs du public pour faire disparaitre dysfonctionnements et injustices afin de parvenir à repartir sur des « bases acceptables par tous ». L’annonce a été faite par le ministre de la fonction publique, du travail et de la sécurité sociale ce lundi 1er mai 2017.
Les syndicats ne cachent pas leurs insatisfactions au sortir des multiples rencontres qu’il y a eu entres eux et le chef de l’exécutif. « Le dialogue n’est pas franc. Nous attendons que quand une promesse est faite, qu’elle soit respectée », a déclaré Yamba Georges Koanda, président du mois des centrales syndicales dans un message livré à la bourse du travail, à l’occasion du 1er-Mai 2017. Des propos qu’a tenus à nuancer Clément Sawadogo, ministre du travail. « Depuis l’accession de ce gouvernement aux affaires, nous avons traité énormément de sollicitations des syndicats et nous avons donné des réponses audacieuses », fait-il savoir.
Clément Sawadogo a qui, le cahier de doléances de 41 points a été remis à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ce lundi, apprécie. « L’étoffe est bien large », juge le ministre du travail. En effet, le contenu du cahier ne prend pas seulement en compte les conditions de vie et de travail des employés du public et du privé. Le dernier point du cahier est consacré aux revendications en faveur des acteurs du secteur informel et des paysans. « Nous allons les découvrir, les examiner », a promis Clément Sawadogo.
Si le gouvernement « n’arrive pas à satisfaire toutes les préoccupations », justifie-t-il, c’est parce que « le Burkina Faso reste un pays à économie faible », ce qui constitue « une contrainte majeure ». D’où son appel en cette journée du travail à « produire plus », seule option selon lui de « pouvoir mieux organiser la répartition » des ressources au profit de toute la population. Avant de se mettre au travail comme le souhaite le ministre du travail, les syndicats attendent « qu’un examen minutieux soit effectué par le gouvernement afin de donner des réponses qui vont permettre à l’ensemble des travailleurs de se mettre au travail ».
Un Haut conseil du dialogue social
« Le front social de toutes les façons va s’atténuer, parce que nous allons renforcer les assises du dialogue social avec l’ensemble des syndicats », rassure Clément Sawadogo.
C’est pour y parvenir, explique-t-il, que le gouvernement a créé par décret le Haut conseil du dialogue social. L’institution verra le jour dans les semaines à venir, a annoncé le ministre Clément Sawadogo. Selon lui, elle assoira tout le monde autour d’une même table pour discuter de l’ensemble des préoccupations qui concernent les travailleurs, le patronat et le gouvernement sur une base tripartite.
Pour quel but ? Arriver à « une remise à plat de tout le dispositif du système de rémunération des travailleurs du public de sorte à voir où il y a des dysfonctionnements, des injustices, que nous puissions trouver des bases acceptables pour tous les travailleurs, parce que quelque fois les revendications, ce n’est pas toujours parce qu’on estime que la rémunération est faible mais parce qu’on la compare à d’autres, on se dit lésé par rapport aux autres. On dénonce plutôt l’injustice ».
Oui Koueta
Burkina24
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