Gouvernance au Burkina : Les notes des citoyens

Dans le cadre du « Présimètre », le suivi citoyen de l’action du gouvernement initié par l’ONG Diakonia, le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a livré les résultats de son sondage du premier semestre de 2017, ce vendredi 9 juin 2017 à Ouagadougou. Le sondage a été mené du 15 au 21 mai 2017 sur un échantillon de 1 590 citoyens âgés de 18 ans et plus dans les 13 régions du Burkina. 

Le sondage des opinions a été porté sur deux aspects. Les engagements pris dans le projet de société du président et les actions menées par le gouvernement depuis sa prise de fonction. 

Des points d’insatisfaction et de satisfaction ont été relevés quant à la manière dont certaines questions ont été gérées.

De manière générale, des opinions qui se sont dégagées, les plus grandes déceptions sont les délestages, la corruption, les attaques terroristes, l’absence des actions en faveur de jeunes, la persistance de l’injustice, les grèves, les détournements de fonds, les promesses non encore tenues.

Les mesures de gratuité des soins, l’électrification de certaines zones, le dialogue ouvert avec les autorités, le financement du PNDES, sont, entre autres points  de satisfaction relevés.

A 17 mois de gouvernance, 51% des citoyens ont confiance à la trajectoire actuelle adoptée par le gouvernement pour l’atteinte des objectifs à l’horizon 2020.

Sur ce chiffre, l’expert statisticien  Issoufou Nana fait remarquer en commentaire que la moyenne nationale varie en fonction de la zone de résidence. 

Si on désagrège ces résultats selon le lieu de résidence, il y a une disparité. Le niveau de confiance est à 48% en milieu urbain et à 52,3% en milieu rural (des citoyens qui vivent en milieu rural représentent 77,3% de la population selon les données de l’INSD).

Sur la question des actes posés par l’Etat concernant l’affaire des koglweogo, la moyenne de satisfaction est 57,8%. La gestion de la question sécuritaire du pays est à 58,5% et de la menace terroriste à 54%. Le procès du gouvernement Tiao recueille 41.1% de taux de satisfaction. « Ces résultats sont aussi à interpréter en tenant compte des disparités des opinions», précise toujours l’expert.

« En milieu rural, les opinions sont relativement bonnes parce que (les citoyens) se basent sur des mesures qui ont été prises. En milieu urbain, la tendance n’est pas bonne à plus de 50%. Les citoyens en milieu urbain ne sont pas satisfaits de toutes les actions et de la façon dont certaines questions ont été gérées », a-t-il expliqué.

C’est en cela, souligne-t-il, qu’il faut que cette question de redevabilité soit une réalité aussi bien en zone urbaine que rurale pour que tout le monde soit au même niveau d’information pour apprécier l’action du gouvernement.

Le dialogue démocratique qui a suivi la présentation des résultats a permis de souligner des insuffisances, faire des recommandations. Elles pourraient, assure le directeur du CGD, Thomas Ouédraogo, directeur exécutif du CGD,  être prises en compte dans le sondage à venir.

Sur une échelle 10, les citoyens interrogés ont donné 5,2 au Président, 5,3 au parlement, 5 au gouvernement et 4,8 à la Justice.

En rappel, ce sondage est une promesse faite à la veille des élections présidentielles de faire un suivi citoyen des engagements et des actions du gouvernement. Les résultats de ce sondage seront disponibles sur la plateforme du CGD bientôt.

Revelyn SOME

Burkina24