Dossiers de corruption : Les reproches que le REN-LAC fait à la Justice
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a ce mardi 13 juin 2017 organisé une conférence de presse pour inviter les autorités à aller au-delà des discours et à poser des actes concrets et salvateurs pour une meilleure lutte de la pratique de la corruption. Il a également invité la justice à revoir son fonctionnement.
Malgré les rapports d’enquêtes parlementaires sur le foncier sur les mines et sur les rapports publics 2015 de la cour des comptes et de l’ASCE-LC, le REN-LAC s’offusque que les fautifs soient toujours dans la nature. Le REN-LAC a indexé le pouvoir en place et l’appareil judiciaire. Pour lui, ce sont eux qui font blocage.
Plusieurs explications ont été apportées par le REN-LAC sur les raisons de l’impuissance de l’Etat pour le recouvrement des avoirs et la dénonciation des fautifs. Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta a expliqué cette impuissance en ces termes : « Beaucoup de gens sont liés aux affaires qui ont eu lieu depuis plusieurs années. Ces personnes qui sont encore au pouvoir ou qui y sont actuellement ne vont pas permettre que ces affaires-là puissent apparaitre au grand jour facilement. Il va donc y avoir toujours des blocages liés au fait que certaines personnes qui sont actuellement au pouvoir sont impliquées dans ces grosses affaires ».
Pour ne citer que celle-là, concernant l’affaire ONATEL SA-Douane, où il est ressorti que l’ONATEL devait verser une amende de 7 milliards de F CFA, jusqu’à ce jour, l’Etat n’a pu passer au recouvrement, a rapporté le REN-LAC. Le chargé de plaidoyer et de lobbying Bruno Kéré, en appuyant, les explications du secrétaire exécutif du REN-LAC a ajouté qu’en réalité, il y a une forte collusion entre le monde des affaires et le milieu politique au Burkina. « Pensez-vous qu’un pouvoir qui s’abreuve d’un certain nombre de pratiques est à mesure de pouvoir assainir ? En tout cas, c’est difficile. C’est ce qui explique tout ce qu’on dénonce aujourd’hui ».
Bruno Kéré a reproché à la justice d’être un maillon faible. « Et c’est ce que tout le monde dit », a-t-il renchérit.
« Le fonctionnement de la justice est tel que ce n’est pas seulement une plainte avec constitution de partie civile qui permet à la justice de se mettre en œuvre », a souligné Bruno Kéré. Pour lui, normalement une justice doit fonctionner sur la simple base d’une rumeur et mener des enquêtes de sorte à la confirmer ou infirmer.
Mais au Burkina, a-t-il précisé, « ce ne sont pas des rumeurs. On a des éléments dans la presse et face à cette situation, la justice ne se met pas en œuvre. Nous en tant que REN-LAC utilisons la voie de la dénonciation par voie de presse ou par correspondance. Cette voie est légale et devait suffire à l’appareil judiciaire ».
Irmine KINDA
Burkina24
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