An II du putsch : « Notre pays a plus un problème de justice que de réconciliation »

publicite

Ceci est une déclaration de la Coalition « Dytaniè » à l’occasion de l’an II du putsch de septembre 2015.

 Le 16 septembre 2015, pendant que le peuple burkinabè s’acheminait vers les derniers actes de la transition, il apprend aux environs de 14h que le conseil des ministres de ce jour a été brutalement interrompu par des soldats de l’ex régiment de sécurité présidentielle qui perturbaient pour la quatrième fois la bonne marche de la transition.

La suite après cette publicité

La nouvelle de l’arrestation du président de la transition, son Excellence Michel KAFANDO, ainsi que celle de son premier ministre et de bien d’autres ministres circule en ville, et dans tout le pays. Immédiatement, des organisations de la société civile, appellent à un rassemblement à la place de la révolution pour une marche de protestation vers le palais présidentiel en vue de faire libérer les otages et stopper l’agression de cette horde de malfaiteurs que constituait alors le régiment de sécurité présidentielle.

En réalité, c’était le début d’une résistance populaire patriotique contre ce putsch qui venait de commencer par cette manifestation.

Toutes les couches sociales (OSC, syndicats, paysans, armées etc.) de notre pays se sont mobilisées comme un seul homme pour refuser et arrêter ce coup de force, « le plus bête du monde », qui venait menacer les acquis de la lutte de notre peuple, et mettre fin à la belle expérience de la transition en dépit du discours négationniste et révisionniste entretenu actuellement par une certaine race de politiciens notamment les membres du pouvoir MPP et alliés. Ainsi, notre peuple, au prix du sacrifice suprême, réussit à mettre en déroute les putschistes dirigés par le général DIENDERE.

En ce jour du deuxième anniversaire de la résistance au putsch, la COALITION DYTANIE présente à nouveau ses sincères condoléances aux familles éplorées et rend un hommage vibrant aux femmes et aux hommes tombés sous les balles assassines des forces du mal, pour certains d’entre eux, à la fleur de l’âge. Pour ces martyrs, leur famille et le peuple, toute  la vérité et toute la justice sont non négociables. En plus, rien ne peut justifier aujourd’hui que le jugement du dossier du putsch tarde autant!

D’ailleurs, le discours sur la «  réconciliation » tant chanté par les acteurs politiques vise essentiellement à cultiver l’impunité ce qui est inacceptable. Ce dont notre peuple a le plus besoin, c’est la vérité et la justice ; notre pays a plus un problème de justice que de réconciliation. Alors, que personne ne s’y méprenne !

Cependant, que constatons-nous au niveau judiciaire ? Un amer constat se dégage à travers une lenteur de la justice (qui pourtant avait montré un début de célérité  sous la Transition) et une forme d’opacité dont l’explication profonde puise sa logique  dans le schéma de TRAHISON des idéaux et des acquis de l’insurrection populaire par le pouvoir, hélas, du président Roch Marc Christian KABORE.

Ce régime, tente de mettre sous coupe réglée les aspirations de notre peuple au progrès en vendangeant ses acquis particulièrement ceux au niveau judicaire où nous avons assisté au relèvement cavalier des juges civils au tribunal militaire par le président du Faso, au tripatouillage des décisions de justice, à l’annulation de mandats d’arrêts, et à la libération progressive de certains inculpés dans le dossier du putsch. On peut sans grand risque de se tromper, affirmer que le dossier du putsch est destiné à connaitre le même sort que celui de Norbert Zongo sous le régime Compaoré.

Pour preuve, le tribunal militaire par des stratégies dilatoires ne communique sur ce dossier qu’à l’approche de l’anniversaire du putsch, pour mieux distraire le peuple. Il ne faut pas se leurrer, le MPP et ses alliés, dans leur cabale contre les aspirations profondes de l’insurrection populaire, sont entrain de brader le dossier putsch comme bien d’autres dossiers judiciaires (Thomas Sankara, Dabo Boukary, crimes économiques, etc.). Mais notre peuple n’est pas dupe. Et la coalition rappelle qu’elle ne tolérera aucun « mouta mouta » sur les dossiers en souffrance en justice. A ce propos, le pouvoir sera tenu pour responsable de la dégradation du climat social en rapport avec les dossiers en justice au tribunal militaire.

Au demeurant, nous appelons toutes les forces patriotiques intègres et progressistes de notre pays, à rester permanemment mobilisées contre toutes les formes de manœuvres qui visent à endiguer les aspirations de vérité et de justice de notre peuple.

En rappel, la mobilisation populaire  contre le putsch a été un bel exemple historique d’unité d’action patriotique que le pouvoir actuel tente vainement de tuer. Etant donné qu’aucun acquis ne peut être viable et durable en dehors de la lutte, nous appelons le peuple à rester alerte, vigilant, en unité d’action pour la vérité et la justice pour les martyrs.

En définitive, notre COALITION dont le but est la défense et le renforcement des idéaux et des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch, ne ménagera aucun sacrifice pour que  vérité et  justice se fassent dans le dossier putsch.

Hommage aux martyrs !

Vérité et justice pour les martyrs !

 Mobilisation et lutte !

Nan Lara An sara !

Pour la coalition « Dytaniè »,

Les Organisations membres : Le Balai Citoyen ; Le Cadre 2heures pour nous 2heures pour l’Afrique ; La Génération Joseph Ki Zerbo ; La Génération Cheik Anta Diop ; La Ligue des panafricanistes, Le Mouvement des Sans Voix ; Le Repère

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

B24 Opinion

Les articles signés B24 Opinion sont soumis par nos lecteurs et/ou des libres penseurs et n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×