Burkina : Les jeunes commencent « à comprendre qu’il faut créer et embaucher »
« L’Etat ne peut pas embaucher tout le monde ». La résultante, tout jeune est appelé à être un employeur et donc un potentiel entrepreneur. Comme en bâtiments travaux publics où le schéma de construction est essentiel, pour entreprendre il est nécessaire de passer par la phase conception du business plan, ce « tableau de bord » indispensable au chef d’entreprise.
Anatole Zagré est médecin de formation. «La création et la gestion d’entreprise ne fait pas partie de mon cursus de base », dit-il, Zagré a adopté la résolution de recourir à des maillons spécialisés pour mieux s’imprégner de la démarche. Une demande à laquelle répond Sira Labs. C’est un incubateur, espace de co-working. Sira (Labs) « route » en langue jula fait la promotion de l’entreprenariat, surtout dans le domaine du numérique et offre de ce fait des espaces de co-working avec accès à Internet.
Anatole Zagré a en projet la création d’un centre de santé privé à Nagrin, un quartier situé à la périphérie Sud de la capitale Ouagadougou. Ce médecin rencontré à la pause ce lundi, premier jour de fa formation, est plutôt satisfait de l’offre de formation. « Je suis convaincu que j’ai frappé à la bonne porte. Vraiment, le compte y est. A défaut de pouvoir rédiger totalement le document soi-même, même si tu fais appel à un professionnel pour le faire, il faut que tu aies des éléments pour pouvoir participer et suivre réellement ce que l’intéressé fait ».
Actualiser et déposer son tableau de bord
En plus d’Anatole Zongo, deux autres futurs entrepreneurs dont Jeanne Wallace prennent part à la formation dispensée par Boreaud Issiaka, économiste consultant junior mais également entrepreneur. Jeanne Wallace a « décidé de prendre part à cette formation parce que c’est un besoin » pour elle.
A l’écouter, elle en avait réellement « besoin ». De ses explications, il ressort qu’elle a été confrontée à une question où « il fallait monter un dossier de plan d’affaire ». Là, elle s’est rendue compte qu’elle n’avait « pas la capacité de le faire ».
Issiaka Boreaud recommande aux futurs entrepreneurs de veiller à acquérir les rudiments nécessaires avant la phase rédaction de leur plan d’affaire ou à défaut de participer à l’élaboration à temps et ne pas toujours attendre le lancement d’un financement avant de se mettre à rédiger un business plan.
« C’est votre tableau de bord. Vous pouvez l’actualiser et déposer. Il ne faut pas attendre quand on lance un fonds. Quand c’est très réduit, le document qui va sortir ne peut pas être un document très fiable. Il y a une partie qui est très importante dans le business plan que nous appelons l’étude marché », leur a-t-il signifié.
Des Burkinabè orientés création d’entreprises ?
« Bien sûr. Les jeunes sont attirés beaucoup par l’entreprenariat », affirme Fatou Coulibaly/Koné, directrice des programmes à Sira Labs. Pour autant, ce n’est pas la fin de la ruée vers les concours d’Etat. « Il faut être réaliste, dit-elle, car, l’Etat ne peut pas embaucher tout le monde ». Face à cette dure réalité, l’idée de l’incubateur Sira Labs a vu le jour avec pour but la promotion de l’entreprenariat, l’apport d’aide aux jeunes désireux de réaliser leur rêve de créer leur propre entreprise pour au finish créer d’autres emplois et contribuer ainsi au développement économique du pays.
Mais relève, Issiaka Boreaud, des entreprises se créent, mais n’exercent pas ou disparaissent quelque temps après. « Tout dépend de la base », explique-t-il. Pour éviter d’en arriver là, il suggère aux futurs entrepreneurs de « bien se fixer des objectifs réalisables et mesurables ». Certes, il y a des difficultés, mais beaucoup de jeunes, estime-t-il, commencent « à comprendre qu’il faut créer et embaucher des gens » et qu’ils n’ont pas besoin d’« attendre que le projet soit financé à coût de millions de francs ».
Se départir de l’ignorance et des préjugés
Malheureusement, l’ignorance et les préjugés ont la peau dure. « Il y a des jeunes qui se disent que si on n’a rien, on ne peut pas créer son entreprise. Il faut forcément être né de parents qui vont financer vos projets », déplore Fatou Coulibaly. Ces présupposés ont le mérite de parvenir à apeurer les jeunes qui veulent entreprendre mais sont bloqués sur eux-mêmes, ne vont pas vers les gens.
« Sur cette base, analyse la jeune directrice des programmes, une fois qu’il y aura des sensibilisations, des formations, des actions de communication à l’endroit de la jeunesse pour lui faire comprendre l’importance de l’entreprenariat, je pense que nous aurons assez de jeunes entrepreneurs qui feront le pas ».
Oui Koueta
Burkina24
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