Djibrill Bassolé : La NAFA crie à « l’enlèvement et à la séquestration »
Le mardi 10 octobre 2017, la justice militaire accordait la liberté provisoire à Djibrill Bassolé, détenu depuis 2015 à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) dans le cadre de l’enquête sur le Coup d’Etat de septembre 2015. Mais de cette liberté provisoire, le général de Brigade de gendarmerie a été conduit dans une résidence surveillée à Ouagadougou.
La Nouvelle alliance du Faso (NAFA) a qualifié, le vendredi 13 octobre 2017, l’assignation à domicile de Djibrill Bassolé d’«enlèvement et de séquestration arbitraire » dans une « concession à l’allure d’un Guantanamo burkinabè». Le parti, après visite des locaux, dit ne pas être rassuré au regard de l’environnement dans lequel le général se trouve, « environnement adiabatique (et) une résidence ultra-surveillée en cours de réfection ».
Mamoudou Dicko, président par intérim de la NAFA, ajoute que cette assignation «est bel et bien une séquestration » puisque, explique-t-il, l’article 100 du Code de justice militaire relatif à l’assignation à domicile ne s’applique qu’aux étrangers ou aux nationaux poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat. « Cette charge ainsi qu’onze autres ont été rejetées » et Djibrill Bassolé est seulement poursuivi pour trahison, indique Mamoudou Dicko.
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Ainsi, poursuit-il, « notre conviction est que le dossier Djibrill Bassolé est juridiquement vide et n’a de fond que la volonté de nuire à un adversaire politique redouté ». Et la NAFA attribue cette « volonté de nuire » à l’exécutif (le gouvernement burkinabè) qui « s’immisce » dans le pouvoir judiciaire « au point de menacer la sécurité judiciaire collective, voire l’embrigadement éhonté de la justice, surtout militaire ».
Pour avoir rencontré Djibrill Bassolé, Mamoudou Dicko commente : « apparemment, on le sent un peu souffrant, moralement et psychologiquement. Mais nous ne sommes pas ses médecins pour faire le diagnostic et dire quel est son bilan médical. Mais le constat, est qu’il n’est pas dans un état reluisant. On sent aussi qu’il est frustré ».
A l’endroit des parents des victimes du coup d’Etat qui ont manifesté leur mécontentement face à la liberté provisoire accordée à Djibrill Bassolé, la NAFA les interpelle à se « démarquer des revendications d’organisations mal intentionnées ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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