Témoignage – « En ces temps où il fallait être fou pour se réclamer de Sankara ! »
Ceci est un témoignage de Newton Ahmed Barry, journaliste et actuel président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), sur les années après l’assassinat de Thomas Sankara, publié sur son profil Facebook.
Le 27 mai 1988, un groupe de jeunes étudiants de l’université de Ouaga, fait sortir les scolaires de Ouaga, pour une marche de protestation contre le Front populaire (FP) et exiger justice pour Thomas Sankara. L’action d’éclat fut un succès.
À la grande stupéfaction des riverains et des commerçants de la voie qui jouxte la poste, l’onatel et la Sonabel des centaines de scolaires ont déboulé pancartes à la main scandant « justice pour Thom Sank » « abat les bourreaux du 15 octobre « . La manif a eu un tel retentissement que Radio Burkina, fait exceptionnel pour l’époque, a ouvert son 13h avec cette information. Je me souviens encore comme si c’était hier, dans la planque où nous étions avec quelques camarades, le titre du journal de Jean Baptiste Ilboudo : « un groupe de renégats a fait sortir les élèves de Ouagadougou pour demander la réhabilitation de Thomas Sankara… »
Après quoi Gaspard Somé, Nadié et Hyacinthe KAFANDO, les terribles hommes de main de Blaise Compaoré, ont été lâchés à nos trousses. Les camarades Guy, Saran et d’autres ont été appréhendés et conduits au Conseil et au sous sol de la direction générale de la police pour subir les pires tortures qui aujourd’hui conduiraient directement à la CPI leurs auteurs.
Les autres, avons pu échapper en quittant Ouaga, pour certains et en restant planqués à Ouaga même pour d’autres. Mais tous avons été contraints à une année universitaire perdue.
En son temps, les camarades se cotisaient pour acheter les rames de papier pour imprimer et distribuer les tracts.
Mais dans ces années noires, nous avions espoir qu’un jour viendra où il fera bon se réclamer de Sankara et de son idéal.
Ce jour est venu. Il reste celui de la vérité historique. Lui aussi arrivera. Il rétablira chacun dans le rôle qui a été effectivement le sien.
Les valeurs de Sankara sont les valeurs du Burkina. C’est la sève qui irrigue notre « être national » qu’il a su traduire et extérioriser. Sankara n’était pas désincarné, il était juste dans les valeurs qui font ce pays de nos aïeux. Ce disant, il ne s’agit aucunement ne nier le grand mérite de cet immense homme de notre histoire.
Justice pour Sankara et ses compagnons !
Justices pour Norbert Zongo !
Justice pour tous les martyrs de notre pays!
Paix et réconciliation !
NAB
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